Wednesday, November 20, 2013

DROITS DE L'HOMME ET DE LA FEMME

Zadain
To lekasai@yahoogroupes.fr lekasai@yahoogroupes.fr
Nov 19 at 1:07 PM

Les domestiques, autres travailleurs esclaves au Qatar

Source: L'Express 
mardi 19 novembre 2013 à 14h58
Dans un rapport sur les conditions de travail au Qatar, l'ONG Amnesty International pointe du doigt la situation des employés de maison qui ne sont pas protégés par le Code du travail.
Deux femmes indonésiennes en partance pour le Qatar, où elles seront employées de maison. © Reuters
A mesure que les travaux pour la Coupe du monde 2022 avancent au Qatar, les observations sur les conditions de travail se multiplient. L'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International publie un rapport sur les conditions de travail des immigrés dans l'Emirat. Celles des employés de maison, majoritairement des femmes, ne sont même pas régies par le Code du travail qatari.
Au Qatar, les travailleurs migrants -Philippins, Pakistanais, Indonésiens ou Bangladais- sont entre 1,2 et 1,4 million, soit 94% de la main d'oeuvre du pays. Parmi eux, on compte environ 130 000 employés de maison dont 80 000 femmes. Amnesty International constate que l'exclusion du Code du travail, l'isolement par rapport à d'autres travailleurs et une loi sur le parrainage les mettent à la merci de leurs employeurs.

La toute-puissance du patron

Pour travailler au Qatar, tous les immigrés doivent se plier à la kafala. Ce système les oblige à avoir un "parrain", leur employeur. "En vertu de ce texte, les employeurs peuvent empêcher leurs employés de changer de travail ou de quitter le pays et annuler leur permis de séjour", explique Amnesty. C'est encore l'employeur qui doit donner son aval pour l'obtention ou le renouvellement de ce permis, appelé "pièce d'identité": sans ce sésame, les travailleurs immigrés peuvent être arrêtés.
Quitter le pays est mission impossible. Un permis de sortie est délivré avec l'aval du parrain qui, bien souvent, refuse et conserve le passeport. Reza, employé depuis 2010 dans une région désertique, aimerait partir. Mais il est dépendant de son employeur qui lui apporte eau et nourriture. S'il fuit, son patron doit le déclarer comme "fugueur".

Pas de salaire et un repas par jour

Dans ces conditions, le travail devient un étau. Obtenir un permis de conduire, louer un logement ou ouvrir un compte en banque est impossible sans l'aval du parrain-employeur, explique le New YorkTimes, qui a rencontré Theresa, une employée de maison originaire des Philippines. En 2012, on lui promet 400 dollars par mois, qui ne sont plus que 250 dollars à son arrivée. Elle ne mange qu'un repas par jour, composé des restes laissés par ses employeurs, et travaille sept jours sur sept: elle fuit au bout de huit mois, faute de pouvoir démissionner.
Même histoire pour Maria, rencontrée par Amnesty International. A son arrivée, le salaire ne correspond pas à ce qui a été annoncé, son passeport, ses papiers, ses vêtements et son téléphone portable lui sont confisqués. Elle se voit contrainte de travailler chaque jour de la semaine, de 5h30 à minuit: si elle part, elle ne touche pas ses émoluments. En effet, l'employeur est juridiquement responsable de ses employés, et ceux-ci s'engagent pour une durée déterminée. Souvent, les domestiques ne sont payés qu'au terme de leur contrat. Et sans protection du Code du travail, les domestiques n'ont aucun recours en justice possible.

S'arranger du droit international

La situation ne semble pas près de s'améliorer. En 2007, l'ancien Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassem bin Jaber al Thani, a reconnu que le régime de délivrance des permis de sortie "est assimilé à de l'esclavage". Mais en 2009, la dernière loi sur le parrainage a conservé ce régime intact. Plus récemment, en 2012, le Qatar a créé un comité d'experts pour examiner la loi sur le parrainage dont les décisions ne sont pas encore connues.
Signataire de plusieurs textes sur le droit du travail au niveau international, le Qatar s'en accommode à sa façon. La Convention n°29 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) qui définit le "travail forcé" (un travail contre le gré de l'employé et une menace crédible de sanction) compte parmi ses membres l'Emirat. De même que le Protocole de Palerme qui cite la tromperie sur les conditions de travail parmi les caractéristiques de la traite des personnes.
Un foyer qatari emploie en moyenne trois personnes: 95% des familles ont une domestique, 50% en ont au moins deux. D'après le New York Times, 90% des Qataris sont défavorables à un assouplissement de la kafala. 30% souhaiterait même un renforcement du droit des employeurs. Même si le Qatar signe la Convention n°189 de l'OIT sur le travail décent des employés de maison, la situation des domestiques ne pourra évoluer qu'avec les mentalités.
Par Marie Le Douaran
 
Zadain
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    Saturday, September 28, 2013

    R.D. CONGO

    Les négociations avec le M23 s’enlisent sur la question des amnisties




    Kampala M23Alors qu’il y a eu des combats, jeudi 26 septembre, dans l’est de la RDC, où en sont les négociations entre le M23 et le gouvernement congolais ? Les chefs d’Etats de la Conférence internationale des Grands lacs (CIRGL) avaient donné 14 jours aux deux parties pour trouver un accord. Si les négociations ont bien repris le 10 septembre, elles ont été suspendues quelques jours plus tard sans que l’ultimatum de la CIRGL ne soit plus évoqué. Plusieurs sources évoquent désormais la possibilité d’une reprise des ces pourparlers le 6 octobre.
    C’est la question de l’amnistie et de la réintégration des éléments du M23 qui pose problème. Même si du côté de la rébellion congolaise, on affirme toujours que ce n’est en rien l’une de leurs exigences.
    Kinshasa a établi une liste d’une centaine de noms qui a été remise au chef de la Monusco, Martin Kobler, et à la médiation ougandaise. C’est toute la hiérarchie militaire du M23, passée et actuelle, qui n’aurait ainsi ni le droit à l’amnistie ni à la réintégration au sein de l’armée congolaise. Ce qui du point de vue de l’ONU, comme de la médiation ougandaise, risque de compromettre toute chance d’accord politique entre Kinshasa et les rebelles.
    Une amnistie provisoire ?
    A New York, le président ougandais Yoweri Museveni a de nouveau proposé l’idée d’une amnistie provisoire pour le M23, reprenant l’exemple burundais de l’accord de cessez-le-feu signé à Dar es Salaam en 2003. Une amnistie qui court depuis dix ans déjà. Cette proposition du chef de l’Etat ougandais a à nouveau été refusée par l’équipe de négociation gouvernementale qui avait fait le déplacement.
    C’est donc à Mary Robinson, la représentante de Ban Ki-moon, et à Martin Kobler, qu’est revenue la lourde tâche d’essayer de trouver un compromis sur cette liste. Côté congolais, on affirme avoir écouté les uns et les autres sans donner d’indication définitive. A noter que le M23, lui, n’était pas représenté dans ces discussions informelles

    OPPOSITION

    QUELLE EST L’UTILITÉ D'UNE OPPOSITION DANS UNE DÉMOCRATIE

    On désigne par opposition, les partis politiques ou les mouvements n’appartenant pas à la majorité parlementaire et donc s’y opposant. L’opposition a, dans les démocraties, plusieurs fonctions.
    • Tout d’abord, l’opposition constitue un contre-pouvoir : elle permet d’éviter que la majorité, une fois parvenue au pouvoir, n’ait la tentation de mener une politique portant atteinte aux droits et libertés. Pour cela, l’opposition dispose en France de différents moyens : la mise en cause de la responsabilité gouvernementale devant l’Assemblée nationale par la motion de censure, la saisine du Conseil constitutionnel, les questions posées au gouvernement dans les enceintes parlementaires...
    • L’opposition représente aussi la possibilité d’une alternance politique : elle participe à l’existence du pluralisme politique, qui est une des bases de la démocratie. Ce pluralisme permet de choisir ses gouvernants. Or, il n’y a de choix véritable que si l’électeur peut se prononcer entre plusieurs possibilités. Ainsi, l’opposition, en proposant un nouveau cours à la politique nationale, permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d’un recours. Avec les moyens, évoqués plus haut, à la disposition des parlementaires, elle peut manifester son désaccord envers la politique suivie et tenter de retarder sa mise en œuvre.
    • Enfin, l’opposition permet aussi de renouveler le personnel politique : lorsque la majorité perd le pouvoir, une nouvelle génération d’hommes politiques peut trouver une place de choix dans l’opposition et se préparer ainsi à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une victoire à venir.
    Le rôle de l’opposition est donc essentiel en démocratie. C’est pourquoi certains pays lui ont organisé un véritable statut. Ainsi, la Grande Bretagne a érigé la fonction de chef de l’opposition en fonction officielle (« chef de l’opposition à Sa Majesté »).
    En France, depuis la réforme constitutionnelle de 2008, la Constitution prévoit que les groupes parlementaires d’opposition, ainsi que les groupes minoritaires, bénéficient de "droits spécifiques" (art. 51-1). Ainsi, un jour de séance par mois est réservé à un ordre du jour fixé à l’initiative des groupes d’opposition et minoritaires. Des postes de rapporteurs ou de présidents reviennent à l’opposition dans les organes parlementaires d’évaluation et de contrôle (commissions d’enquête, Comité d’évaluation et de contrôle...). L’opposition bénéficie d’une égalité de temps de parole lors des questions au Gouvernement notamment.
    En pratique, depuis 2007, la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale est confiée à un parlementaire de l’opposition. C’est également le cas au Sénat depuis 2011.

    REFLEXION

    Voici ce qu'un connaisseur de la politique régionale partage comme réflexion :

    CE QUE JE CROIS : A PROPOS DES "ABSENCES" ET DES PERTES DE MÉMOIRE DE L'ONU...

    Jeudi 29 août 2013 : L'ONU a des "informations crédibles et cohérentes" sur un soutien de l'armée rwandaise aux rebelles du M23 dans les combats en République Démocratique du Congo. Des troupes rwandaises se sont infiltrées en RDC "pendant ces derniers jours", ce qui a conduit le secrétaire général Ban Ki-moon à contacter le président rwandais Paul Kagamé pour l'inciter à la retenue. Telle est la teneur des propos tenus par Edmond MuletSous-Secrétaire Général de l'ONU chargé des Opérations de maintien de la paix, qui s'adressait ce jour-là au Conseil de Sécurité lors de consultations à huis clos sur la situation en RDC.

    Lundi 23 septembre 2013 : L'ONU, par la voix de Ban-Ki-Moon, se félicite de certains faits récents, notamment de la tenue à Kampala du sommet extraordinaire de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs », tout en exhortant le Gouvernement de la RDC et la rébellion du M23 à reprendre les négociations. Enfin, l'ONU "salue les efforts" déployés ensemble par Kinshasa et le M23 pour arrêter des objectifs et des indicateurs de progrès... 

    Que s'est-il donc passé en moins d'un mois pour que l'ONU perde la mémoire et se renie à ce point ? 
    Comment se fait-il que le Rwanda, pourtant nommément cité par le Conseil de Sécurité comme apportant son soutien au M23, soit blanchi au-delà du raisonnable tout en bénéficiant de la mansuétude de la Communauté Internationale représentée à cette funeste réunion du 23 septembre 2013. 

    Pourquoi l'ONU n'a-t-elle pas "salué" la tenue des Concertations Nationales à Kinshasa, pourtant recommandées sous la forme d'un véritable "dialogue inclusif" par l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba, et soutenues par la Résolution 2098 ?

    A quoi doit-on cette "mémoire sélective" onusienne, cette "amnésie internationale", qui fait du M23 un groupe terroriste le matin, et un interlocuteur privilégié le soir ?

    Comment se fait-il que les Autorités congolaises se soient complaisamment prêtées à cette funeste comédie, au point de perdre toute crédibilité vis-à-vis de leurs propres concitoyens lassés de voir la RDC tournée en ridicule sur la scène diplomatique internationale ?

    La vérité pourrait bien être plus prosaïque qu'on ne l'imagine : l'ONU ne fait que "gérer" des humeurs, "ménager" des susceptibilités, "préserver" des intérêts et "maintenir" certains "équilibres" indispensables à sa propre crédibilité...Etonnant, non ?

    Thursday, April 11, 2013

    LA DEMOCRATIE AU PRIX DU SANG!


    DEUX ANS APRÈS LA RECOLONISATION DE LA CÔTE D’IVOIRE
    Le résultat de la démocratie des bombes - partie A
    Deuxième article d’une série de trois
    Bernard DESGAGNÉ
    Chronique de Bernard Desgagné
    jeudi 11 avril 2013      81 visites


    C’était il y a deux ans jour pour jour, le 11 avril 2011. La démocratie s’abattait dans un déluge de feu et de sang sur la Côte d’Ivoire. Piétinant les cadavres encore chauds, une nuée de perroquets à micro et oreillette chantaient la joie et la paix retrouvées grâce à l’OTAN victorieuse contre le tiers monde. Gbagbo capturé, son rival Ouattara du FMI pourrait enfin exercer le pouvoir présidentiel que la communauté internationale™ s’était empressée de lui reconnaitre le 2 décembre 2010. Sentant la bonne affaire pétrolière, Ottawa avait d’ailleurs été l’une des premières capitales à se réjouir des résultats électoraux décrétés par un haut fonctionnaire onusien, en lieu et place des institutions ivoiriennes dument habilitées.
    Puis, plus rien. Fini, le feuilleton postélectoral de la Côte d’Ivoire à Radio-Canada, dansLa Presse et dans Le Devoir. Plus besoin d’en parler, puisque les horreurs de l’époque Gbagbo étaient définitivement chose du passé. N’y avait-il pas un dictateur en Libye qui méritait une bonne leçon otanesque de respect des droits de la personne ? N’y en avait-il pas un autre en Syrie ? Perroquets et champions du copier-coller ne manqueraient pas de pain sur la planche ailleurs. Satisfaits, les médias unanimes laissèrent gentiment les Ivoiriens retrouver leur sérénité.
    La plupart des lecteurs de Vigile étant des gens avertis, ils ne se seront pas surpris d’apprendre — s’ils ne le savent pas déjà — qu’en réalité, les deux dernières années de régime prétendument démocratique ont été infernales pour les Ivoiriens. Aussi infernales que les huit années et demi précédentes de guerre civile, cadeau de Chirac, Sarkozy et Ouattara. Malheureusement, les lecteurs de Vigile ne constituent qu’une infime minorité des Québécois. La vaste majorité continue de vivre dans l’univers fantaisiste créé de toutes pièces par les patrons de presse pour les endormir. La fabrication du consentement, dirait Chomsky. Un consentement de plus en plus criminel, qui s’apparente à celui des Allemands dont Goebbels cultivait l’insouciance et le sentiment de supériorité pendant que les panzers défilaient sur les Champs-Élysées… jusqu’à ce que les bombes pleuvent sur Dresde.
    En ce sombre anniversaire, je souhaite brosser le tableau des deux dernières années de calvaire des Ivoiriens dans l’espoir que j’éveillerai quelques consciences de plus. Non pas que ce soit le seul drame sur terre. D’autres peuples souffrent autant. Pensons seulement aux victimes de Paul Kagame en RDC et au Rwanda. Pensons aux Syriens massacrés par les terroristes salafistes de l’OTAN et des pétromonarchies. Il faudra certes en reparler, comme beaucoup l’ont fait déjà sur Vigile et les autres tribunes échappant à la dictature médiatique.
    Le drame ivoirien n’est pas le seul, mais c’est en éclairant d’une lumière crue tantôt une souffrance, tantôt l’autre que nous arriverons à percer le brouillard qui aveugle les consciences. En éclairant non seulement la souffrance elle-même, mais également, et surtout, les vrais responsables. C’est ainsi qu’un jour peut-être, une masse critique de Québécois, en particulier parmi les acteurs politiques de bonne foi, comprendra qu’elle est manipulée à l’extrême par de grands criminels — rien à voir avec la petite racaille de la commission Charbonneau — et que le monde n’est pas du tout celui dans lequel elle croit vivre.
    Le peuple québécois aura d’autant plus de chances de se libérer du carcan dans lequel l’ont enfermé ses exploiteurs — membres enthousiastes du syndicat du crime massacreur d’Africains — qu’il saura échapper à la manipulation incessante de la pensée par les médias. Le grand capital, ennemi de l’intérêt général et de la souveraineté des peuples, doit par conséquent déployer des moyens colossaux afin qu’une telle chose n’arrive pas, sous peine perdre de perdre son droit divin de s’enrichir infiniment avec le travail des autres.
    Qui a gagné l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ?
    Parallèlement aux horreurs vécues par les Ivoiriens, dont nous reparlerons dans un instant, s’est déroulée à la lugubre Cour pénale internationale (CPI), du 19 au 28 février 2013, l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire renversé et humilié par l’armée française. Fidèles à leur habitude d’occultation et de suivisme, les médias québécois se sont bornés, au sujet de cette procédure, à retranscrire quelques brefs articles de la presse proche du gouvernement et des grands patrons de l’Hexagone.
    Pourtant, l’un des personnages principaux de cette sombre comédie judiciaire est un Québécois, Éric MacDonald, premier substitut de la procureure Fatou Bensouda et honte de sa patrie. M. MacDonald suit les traces de Louise Arbour, seule juge de la Cour suprême du Canada à avoir démissionné, ce qu’elle a été forcée de faire en raison de son passé inavouable de complice de Paul Kagame, l’un des plus grands criminels de l’histoire de l’humanité. M. MacDonald a présenté un dossier à charge très peu convaincant contre Gbagbo. Il n’a pas fait enquête sur le terrain, comme l’a relevé l’avocat principal de la défense, Emmanuel Altit. M. MacDonald s’est contenté de faire une revue de la presse pro-Ouattara, truffée de racontars au sujet des prétendus crimes de Gbagbo, ce qui est très loin d’un vrai travail judiciaire.
    Que les médias québécois aient préféré la chasse aux magouilleurs des voiries municipales à la procédure contre Laurent Gbagbo est compréhensible, car ils pourraient ressortir très écorchés de ce combat épique et fondamental entre les forces du mensonge et celles de la vérité. Quel que soit le jugement de la CPI, l’Histoire finira par retenir que Laurent Gbagbo a commis un seul crime : celui d’avoir résisté à la servitude imposée par l’ordre néolibéral assoiffé du sang des Africains et avide des généreuses marges bénéficiaires tirées entre autres du cacao, du café, du bois, du pétrole, des diamants, de l’or, de l’uranium, de la cassitérite et du coltan.
    De l’esclavage à la néocolonisation, l’Afrique des danses et des chants envoutants a été un immense réservoir de richesses humaines et naturelles bon marché pour les économies occidentales, mais ces richesses ont peu profité au développement des peuples africains, ce que Gbagbo a voulu changer, à l’instar de Kadhafi. Voilà la vraie raison pour laquelle il devait être diabolisé et mis hors d’état de « nuire ».
    Le 28 février, à la CPI, Laurent Gbagbo a pris la parole. Évidemment, aucun média n’a retransmis son discours, mais les lecteurs de Vigile le trouveront au bas du présent article, dans les « images de la démocratie ». Ce grand homme de dialogue et de paix, père du multipartisme en Côte d’Ivoire, qui n’a rien à envier ni à Mandela, ni à Gandhi, a déclaré entre autres ceci :
    On ne peut pas débattre de la crise postélectorale et ne pas savoir comment les élections se sont passées. Qui a gagné les élections ? Parce que c’est celui qui ne les a pas gagnées qui a semé le trouble. […] quand je demandais qu’on recompte les voix, ce n’était pas une phrase en l’air.
    Vous avez vu vous-mêmes les documents dont dispose l’accusation et sur lesquels les voix des électeurs sont répertoriées. On a vu que, dans la seule ville de Bouaké, on a ajouté 100 000 voix à mon adversaire.
    […] je n’ai jamais cru que la Côte d’Ivoire allait s’en sortir par la guerre. […] J’ai toujours cru qu’on s’en sortirait par la discussion. […]
    La démocratie, c’est le respect des textes, à commencer par la plus grande des normes en droit, qui est la Constitution. Qui ne respecte pas la Constitution n’est pas démocrate.
    Madame, c’est parce que j’ai respecté la Constitution qu’on veut m’amener ici. Alors, bon, je suis là, mais je compte sur vous. Je compte sur vous parce que je souhaite que tous les Africains, tous les Africains qui me soutiennent et qui sont tout le temps ici devant la Cour, devant la prison, qui sont dans leur pays en train de manifester, en train de marcher, tous ces Africains-là, qu’ils comprennent que le salut, pour les États africains, c’est le respect des Constitutions que nous nous donnons et des lois qui en découlent.
    Gbagbo souhaite donc que, malgré l’immense sentiment d’injustice qui habite sans doute des millions d’Africains aujourd’hui, ceux-ci comprennent que le salut est dans « le respect des Constitutions […] et des lois qui en découlent ». Voilà des paroles lourdes de sens. Il n’y aura ni paix, ni développement sans respect de la loi et des institutions, et il revient à la CPI de donner l’exemple en manifestant elle-même ce respect.
    Ce qui nous ramène à la question fondamentale dans toute cette affaire : qui a gagné le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, en Côte d’Ivoire ? Qui a respecté la loi et qui l’a violée ? Gbagbo ou Ouattara ? C’est sur cette question que les médias s’acharnent le plus à bâillonner tout contradicteur, car elle est cruciale. Selon eux, la crise serait « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaitre la victoire de son rival ». Ils semblent croire qu’en répétant le même mensonge à l’infini, celui-ci finira par devenir une vérité qui leur évitera de devoir admettre leur complicité dans de graves crimes contre l’humanité.
    Malheureusement pour les directeurs de l’information et leurs employés soumis, Laurent Gbagbo n’a pas « triché » et ne s’est pas « accroché au pouvoir ». Il a agi dans la plus stricte légalité. Les institutions de son pays lui ont fait prêter serment comme président, après que les observateurs étrangers eurent tous constaté les fraudes électorales massives et les violations graves des droits de la personne dans la zone qui était sous l’emprise des chefs de guerre d’Alassane Ouattara. Les médias ont commis une grave faute en occultant les rapports des observateurs électoraux et en ne remettant pas en question les déclarations usurpatoires du représentant corrompu du secrétaire général des Nations Unies, Young-jin Choi, ainsi que les déclarations de plusieurs chefs d’État manifestement complices de Ouattara.
    La fausse victoire d’Alassane Ouattara aura été l’amorce du scénario de coup d’État électoral. Le 2 décembre 2010, après l’expiration du délai prévu par la loi, Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante, s’est présenté seul à l’Hôtel du Golf, QG de Ouattara, alors que les autres membres de la Commission l’attendaient dans leurs locaux. M. Bakayoko a annoncé un résultat fictif devant des journalistes étrangers, en l’absence de la presse ivoirienne. Ce résultat annoncé illégalement, dans des circonstances très suspectes, est devenu la « vérité » pour la communauté internationale™ et les médias.
    Quelques heures après cette fausse annonce, le Conseil constitutionnel, seule institution du pays habilitée à proclamer le vainqueur de l’élection, a annoncé la victoire de Laurent Gbagbo, qui a été bel et bien élu président. C’est plutôt son rival, Ouattara, qui a refusé de reconnaitre le résultat électoral, qui a rejeté la proposition de Laurent Gbagbo de recompter les voix et qui a fait des appels à la violence ayant entrainé un bain de sang. C’est bien Ouattara, et non Gbagbo, qui devrait aujourd’hui être jugé.
    Voilà qui montre déjà, sans même tenir compte des crimes massifs commis par Ouattara — selon les abondantes et convaincantes preuves dont on dispose —, que la justice internationale n’est pas une vraie justice. Ce n’est qu’un instrument de l’OTAN pour juger les Africains qui refusent d’obéir aux injonctions du grand capital. Le procès de Gbagbo ne sera pas un procès juste. D’ailleurs, il ne devrait même pas avoir lieu. Dans un vrai tribunal, les juges n’auraient pas attendu la fin de l’audience. Ils auraient admonesté M. MacDonald pour son travail bâclé et auraient fait libérer le détenu sur-le-champ.
    D’ici la fin de mai 2013, les juges de la Chambre préliminaire de la CPI nous feront savoir si la comédie se poursuivra.
    Deux années d’horreurs
    À compter de février 2011, les partisans du président Laurent Gbagbo et les ethnies perçues comme lui étant favorables ont fait l’objet de persécutions graves et massives et ont dû fuir en très grand nombre dans les pays voisins, notamment au Ghana et au Libéria. Les 28 et 29 mars 2011, les rebelles combattant pour Alassane Ouattara ont massacré environ un millier de civils désarmés à Duékoué, dans l’Ouest du pays, et ont causé une misère épouvantable parmi les survivants. Beaucoup d’autres personnes sont mortes dans les semaines qui ont suivi, notamment en raison des mauvaises conditions sanitaires dans le camp de déplacés de la Mission catholique de Duékoué.
    Le massacre de Duékoué ne devrait pas être uniquement imputé à Ouattara et ses chefs de guerre. Nicolas Sarkozy, président de la République française, et Alain Le Roy, secrétaire général adjoint de l’ONU, chargé des opérations de maintien de la paix, y ont participé activement. Avant le massacre, les hélicoptères français et onusiens ont bombardé les positions de l’armée ivoirienne pour la forcer à battre en retraite et abandonner les populations locales aux mains des rebelles. Les Casques bleus marocains, qui se trouvaient à proximité de Duékoué, ont reçu l’ordre de ne pas intervenir. Après le massacre, ils ont tenu la presse à l’écart pendant qu’ils jetaient les cadavres pêle-mêle dans une fosse commune, de manière à rendre leur identification subséquente difficile et à éviter que des autopsies et des enquêtes permettent de retrouver les assassins.
    Les persécutions n’ont pas cessé après le 11 avril 2011 et se poursuivent encore aujourd’hui, même si Alassane Ouattara ne fait face à aucune opposition armée sauf celle qu’il invente pour justifier la répression. Ses adversaires politiques sont détenus depuis près de deux ans sans procès, dans des conditions souvent très pénibles, et le principal parti politique, le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo, est soumis à une dure répression.
    Lorsque, le 21 janvier 2012, le FPI a essayé d’organiser un grand rassemblement politique, où de nombreux partisans ont eu le courage de venir, ceux-ci ont été attaqués à coups de pierres et de grenades lacrymogènes par des voyous partisans de Ouattara que les forces de l’ordre n’ont pas su ou voulu contenir. Encore récemment, le 16 février 2013, une manifestation pacifique de la jeunesse du FPI n’a même pas pu commencer. Elle a été interdite à la dernière minute, et les personnes présentes sur place, qui n’étaient pas au courant de l’interdiction, ont été dispersées brutalement avec des gaz lacrymogènes.
    Le fils de Laurent Gbagbo, Michel, de nationalités française et ivoirienne, est séquestréet maltraité à Bouna, dans le Nord du pays, depuis deux ans, après avoir été presque lynché le 11 avril 2011. Il semblerait que le seul crime qu’on lui reproche est de porter le nom de son père. Délit de patronyme : une nouvelle infraction inventée par Ouattara depuis l’avènement de la démocratie de la communauté internationale™ en Côte d’Ivoire.
    Tandis que la police ivoirienne doit tenter de maintenir l’ordre sans être armée, comme l’y oblige le gouvernement Ouattara, des dizaines de milliers d’ex-rebelles, d’étrangers et decriminels de droit commun libérés au lendemain du 11 avril circulent en portant des armes et font régner la terreur dans le pays. Certains revêtent l’uniforme de la nouvelle armée, que l’on appelle les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et qui est sous le commandement suprême d’Alassane Ouattara en personne depuis le 17 mars 2011, c’est-à-dire un peu avant le massacre de Duékoué commis par les FRCI. L’extorsion, le rançonnement, le pillage, la confiscation des terres et des biens ainsi que les séances de torture et d’humiliation collectives sont pratiqués à grande échelle contre les ethnies associées à Laurent Gbagbo, victimes de ce qui ressemble de plus en plus à un génocide.
    Après avoir été lourdement endommagées et pillées, les grandes universités de la Côte d’Ivoire sont demeurées longtemps fermées. La presse n’est pas libre. Le système judiciaire ne jouit d’aucune indépendance. La Commission dialogue, vérité et réconciliation piétine dans ses travaux et est, de toute façon, sous l’autorité d’Alassane Ouattara, ce qui lui enlève toute crédibilité. Le gouvernement et la fonction publique ont désormais une forte coloration ethnique, ce qui n’était pas le cas sous la présidence de Laurent Gbagbo (comme nous le verrons en détail dans la partie B du présent article).
    En 2001, Laurent Gbagbo avait dissipé les effets délétères du coup d’État du général Guéï, commis en 1999, et amené ses opposants Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara à rentrer au pays, où ils furent traités avec tous les honneurs dus à un ancien président et un ancien premier ministre. Ils bénéficièrent à ce titre d’une généreuse rente et de toute la latitude voulue pour s’organiser politiquement, y compris la liberté de presse totale. En 2007, dans un geste d’apaisement, Laurent Gbagbo avait même nommé Guillaume Soro, le secrétaire général des Forces nouvelles, premier ministre dans son gouvernement. Aujourd’hui, les opposants politiques du régime Ouattara sont, à l’inverse, systématiquement intimidés, emprisonnés, maltraités ou tués.
    Un rapport intitulé La loi des vainqueurs, publié le 25 février 2013 par Amnesty International, montre de façon détaillée la brutalité de la répression systématique. Il décrit les arrestations fréquentes pour des motifs politiques et ethniques, la torture de nombreux détenus ainsi que les disparitions et les détentions dans des lieux non officiels ou secrets (p. 19 à 36). Voici quelques extraits de ce rapport :
    « Ils m’ont demandé mon ethnie et pour qui j’avais voté. J’ai répondu que j’avais fait campagne pour Gbagbo et voté pour lui. » […] Cet homme a été détenu à la DST [Direction de la sécurité du territoire] jusqu’au 8 juillet 2012 au secret, sans contact avec l’extérieur, malgré ses demandes de pouvoir joindre ses proches et son avocat. […] Quatre mois après son arrestation, il n’avait toujours pas été entendu sur le fond par un juge d’instruction.
    Dans un autre cas, les FRCI ont clairement indiqué à un détenu que son arrestation était motivée par une volonté de vengeance à l’égard des partisans de l’ancien président. C’est ce qui ressort du témoignage d’un fabricant de savon, arrêté à Abidjan et détenu au Génie militaire […]
    « Six FRCI m’ont arrêté dans un maquis [petit restaurant] le 23 septembre [2012] à 16 heures. Ils m’ont frappé au moment de mon arrestation et m’ont demandé où étaient les autres. Je ne savais pas de quoi ils parlaient. Arrivé au Génie militaire, le chef de poste m’a dit : “Pendant dix ans, quand Laurent Gbagbo était au pouvoir, vous avez mangé, vous avez pris l’argent, maintenant, c’est notre tour, on va vous tuer." Je ne sais toujours pas de quoi je suis accusé. »
    Un très grand nombre de détenus et d’anciens détenus, rencontrés par Amnesty International, ont décrit les tortures auxquelles ils ont été soumis. Leurs récits montrent que ces pratiques visent essentiellement à extorquer des « aveux » mais aussi à punir et à humilier des individus considérés comme partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo.[…]
    « On m’a passé des menottes et de l’eau froide a été versée sur moi. J’ai reçu plusieurs décharges électriques, ils m’ont ensuite demandé d’écarter mes jambes, ils ont mis de l’électricité sur mon sexe et sur mon corps. C’est dans cette position qu’ils m’ont demandé d’avouer. » […]
    « Après m’avoir donné des coups de câbles électriques et des coups de pied avec leurs rangers [bottes], trois membres des FRCI m’ont tenu par les pieds et m’ont plongé la tête dans une barrique d’eau. Je ne pouvais pas me débattre parce que j’avais les mains menottées derrière le dos. »
    Plusieurs autres détenus ont affirmé avoir subi des brûlures au plastique fondu et ont montré aux délégués d’Amnesty International des traces de brûlures sur le dos et le cou. [Le rapport contient des photos.] Un détenu, membre de ce même groupe de 77 personnes, a raconté :
    « Arrivé au camp Place de la Liberté, ils m’ont demandé d’enlever mes vêtements, je suis resté avec mon caleçon et ils ont commencé à m’interroger en me torturant. Ils m’ont attaché les mains avec des menottes reliées à une barre de fer verticale, ils me donnaient des coups de matraques et de barres de fer. Ils ont brûlé un sac en plastique et ont fait en sorte que le plastique fondu tombe sur mon dos pendant que trois personnes me tenaient les pieds. »
    Mais la répression politique est loin d’être le seul problème en Côte d’Ivoire. Le prix des denrées essentielles et de l’électricité augmentent, sur l’ordre du FMI. La vie est chère pour les simples citoyens. Le taux de chômage est élevé et, vu l’insécurité, les investisseurs se font rares. Les reculs causés par la situation insurrectionnelle, au cours des récentes années, n’ont pas encore été effacés. L’économie demeure léthargique, malgré les grandes richesses du pays. La Banque mondiale, dont Ouattara est pourtant censé être un protégé, constate un recul et, dans son rapport Doing Business 2013, classe la Côte d’Ivoire au 177e rang sur 185 pays pour ce qui est de la facilité de faire des affaires. Selon elle, il est difficile de lancer une entreprise en Côte d’Ivoire.
    La contrebande et l’extraction illégale sont généralisées. L’État est incapable de contrôler ses frontières et de percevoir les recettes fiscales. Dans les quartiers populaires d’Abidjan, comme Abobo, même les gens de l’ethnie malinké, pourtant largement favorables à Alassane Ouattara lors de l’élection, sont aujourd’hui désillusionnés, voire en colère puisque la nouvelle administration va jusqu’à raser leurs échoppes pour faire plus propre en ville et s’intéresse peu au chômage et aux autres difficultés du peuple.
    Les populations qui ont fui le pays à partir de février 2011 ne pourraient pas y retourner sans risquer leur vie. Le 20 juillet 2012, un massacre commis dans le camp de déplacés internes de Nahibly, près de Duékoué, a donné définitivement raison aux Ivoiriens qui ont choisi de se réfugier dans les pays voisins. Alors que le camp, qui abritait environ 4 500 déplacés, était censé être sous la protection des Casques bleus, une meute lourdement armée de plusieurs centaines d’individus, y compris beaucoup de membres des FRCI, ont arrosé d’essence les tentes et les autres structures du camp et y ont mis le feu, tuant sur place une bonne vingtaine de personnes.
    Puis, les assaillants ont capturé, blessé ou tué des déplacés qui prenaient la fuite. Le but de l’opération était entre autres de faire disparaitre des témoins gênants des massacres précédents et de poursuivre le nettoyage ethnique, comme l’explique Fanny Pigeaud dans le numéro de septembre 2012 du Monde diplomatique. Le rapport La loi des vainqueurscontient une description de cet événement à glacer le sang dans les veines (p. 42 à 57). Vu le nombre d’assaillants et la grande concentration de personnes dans le camp, l’attaque a fait des dizaines de morts et de blessés. Le nombre exact demeure inconnu. On continuait de retrouver des charniers plusieurs mois plus tard.
    La suite dans la partie B de l’article samedi

    *Communauté internationale™ est une marque de commerce de l’OTAN.

    Images de la démocratie

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    Le camp de Nahibly après l’incendie et le massacre du 20 juillet 2012

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    Un cadavre git à l’intérieur du camp de Nahibly

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    Une femme assassinée au camp de Nahibly

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    Des cadavres déterrés lors de fouilles en octobre 2012 à proximité du camp de Nahibly


    Les massacres des autochtones wê (Guérés et Wobés) ont commencé dès septembre 2002 sur les terres que ce peuple occupe depuis des siècles, dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire. Le mot « wê » signifie « qui pardonne facilement ». Les Wê ont toujours accueilli à bras ouverts les gens venus d’ailleurs et leur ont permis de s’installer et de cultiver leurs terres. En guise de remerciements, ils récoltent un génocide perpétré contre eux par les rebelles de Ouattara, principalement d’ethnie malinké, que les Ivoiriens appellent communément « dioulas ». Les rebelles sont souvent des étrangers recrutés dans les pays limitrophes, soit principalement le Burkina Faso, mais aussi le Mali et la Guinée.
    Le matin du 20 juillet 2012, des centaines d’agresseurs encerclent le camp de Nahibly, où se trouvent environ 4 500 déplacés sans défense gardés par une dizaine de Casques bleus. Les agresseurs arrosent les tentes d’essence et mettent le feu au camp. Puis, alors que les déplacés essaient de s’enfuir, ils les capturent pour les battre et les tuer. Ce sont surtout les jeunes hommes qui sont visés.
    Les agresseurs sont encadrés par des membres des FRCI, dont le commandant suprême est Alassane Ouattara en personne. Les FRCI participent à l’attaque et aux meurtres subséquents, de même que d’autres individus armés, notamment des dozos, héritiers des chasseurs d’esclaves au service des négriers et adeptes de rites sanguinaires. Les dozos sont bardés de gris-gris et souvent armés d’une Kalachnikov, l’engin idéal pour tuer le petit gibier, comme chacun le sait.

    Les déplacés du camp de Nahibly avaient été convaincus par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés de quitter la Mission catholique de Duékoué, où ils s’étaient réfugiés après les massacres des 28 et 29 mars 2011. On leur avait dit qu’ils trouveraient dans le camp de meilleures conditions sanitaires et qu’ils y seraient mieux nourris. Mais surtout, les Casques bleus devaient y assurer leur sécurité. Les mêmes Casques bleus qui s’étaient occupés de faire disparaitre les corps d’habitants de Duékoué massacrés par les rebelles de Ouattara.
    Un an plus tard, voilà que le cauchemar rattrape les déplacés. Ils ont appris à leurs dépens qu’il ne faut surtout pas faire confiance à la communauté internationale™, à ses ONG et à ses mercenaires censés maintenir la paix. Aucune autorité judiciaire n’a porté des accusations contre les responsables du massacre de Nahibly. Les membres des FRCI qui ont encadré le massacre n’ont même pas été relevés de leurs fonctions.

    Après nous avoir rebattu les oreilles pendant plusieurs mois avec leur récit postélectoral, Sophie Langlois et ses collègues de Radio-Canada se sont subitement désintéressés de la Côte d’Ivoire quand leur favori, Ouattara, a pu s’emparer du pouvoir. Le sort des dizaines de milliers de réfugiés et de déplacés ne valait pas la peine que Mme Langlois daigne leur rendre visite. Radio-Canada ne s’intéresse aux drames humains, fictifs ou réels, que si elle peut ainsi accroitre la marge bénéficiaire d’une multinationale canadienne. Donc, Radio-Canada n’a pas du tout parlé du massacre de Nahibly.
    Lorsque mes protestations contre ce silence complice sont parvenues aux oreilles du directeur du traitement des plaintes à Radio-Canada, André Dallaire, voici ce qu’il m’a répondu : « Nous avons amplement couvert le conflit entre les camps Gbagbo et Ouattara, aussi bien aux nouvelles qu’en affaires publiques. Depuis le changement à la tête de l’État ivoirien, des attaques semblables à celle que vous évoquez ont lieu régulièrement. Le plus récent écho que nous en ayons fait date du 9 juin dernier. »
    Or, « l’écho » dont parle M. Dallaire est un copier-coller de dépêches mensongères de l’Agence France-Presse, d’Associated Press et de Reuters qui affirment, en citant l’ONG à gages Human Rights Watch (dont nous reparlerons dans la partie B du présent article), que des « centaines de villageois fuient [le] sud-ouest, en proie depuis un an à des attaques attribuées à des forces fidèles à l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et réfugiées de l’autre côté de la frontière avec le Liberia ».
    Et que nous montre Radio-Canada, dans sa grande rigueur journalistique, comme preuve de ce qu’elle avance au sujet des forces fantômes de Laurent Gbagbo ? Une photo d’archive de Casques bleus dans les rues d’Abidjan. Très convaincant, n’est-ce pas ?
    Bien sûr, Monsieur Dallaire, nous avons compris que Radio-Canada continue de s’intéresser occasionnellement à la Côte d’Ivoire dès que des mensonges permettent d’imputer à un Africain empêcheur de profiter en rond les crimes que commettent ses bourreaux. Radio-Canada ne rate jamais une occasion de désinformer son public, tantôt par ses faux reportages, tantôt par son occultation. Ça, nous l’avons bien compris.

    Scène apocalyptique dans le quartier Carrefour, de Duékoué, le 29 mars 2011. Des pillards malinkés se repaissent parmi les cadavres encore chauds de leurs concitoyens. À une minute du début de la deuxième vidéo de la série, le caméraman tout heureux croise de valeureux rebelles génocidaires de Ouattara et les félicite pour leur « bon travail ».
    Avant de se retrouver un camp de Nahibly, où ils ont vécu une nouvelle fois l’horreur, en juillet 2012, les déplacés ont d’abord fui les massacres de mars 2011 à Duékoué. Ce sont leurs maisons que pillent les partisans de Ouattara. Ce sont leurs proches qui gisent dans leur sang, massacrés par les barbares fanatisés de Ouattara.

    Peu de temps après les massacres et la razzia de mars 2011, à Duékoué, la Croix-Rouge ramasse les cadavres. C’est ainsi qu’elle a pu les compter mieux que quiconque. Elle est arrivée au nombre d’environ 800 (beaucoup de cadavres étant inaccessibles parce que jetés au fond des puits).
    Évidemment, ce nombre ne tient pas compte des 198 cadavres enfouis précipitamment dans une fosse commune par les Casques bleus, dont le rôle « n’était pas de s’interposer », mais plutôt de tenir la presse à l’écart et d’effacer les traces des génocidaires. Konate Sidiki, un serviteur typiquement menteur de Ouattara, n’en affirme pas moins sans ambages, devant la caméra, que le nombre de morts n’est que de 162 et que les gentils rebelles n’y sont pour rien.

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     Éric MacDonald et Fatou Bensouda, respectivement premier substitut et procureure en chef de la CPI. En cherchant à inculper un innocent et à protéger un génocidaire, M. MacDonald montre qu’il a effectivement l’étoffe pour être le digne héritier de Louise Arbour. Pendant l’audience de confirmation des charges, Mme Bensouda s’est contentée de prononcer l’allocution liminaire. C’est M. MacDonald qui est le tortionnaire en chef de Gbagbo.

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     Dès le début de l’audience, la procureure Fatou Bensouda annonce que le résultat de l’élection présidentielle ne sera pas au menu du procès, ce qui est tout de même étonnant quand on sait que cette question a été au coeur de la crise postélectorale, où l’on accuse Gbagbo d’être responsable de divers crimes. Quelques heures après l’allocution de Mme Bensouda, la CPI diffuse elle-même une photo de Gbagbo avec un commentaire en anglais qui en dit long sur sa partialité : « Gbagbo est accusé de crimes contre l’humanité commis pendant la guerre civile de 2011 née de son refus d’accepter la victoire électorale de son rival, Alassane Ouattara. » Comme si la guerre n’avait pas commencé huit ans plus tôt et n’avait pas été déclenchée à l’initiative des rebelles de Ouattara et de leurs parrains français. Pour la CPI, l’affaire est entendue : Gbagbo est coupable puisqu’il a perdu et n’a pas voulu céder le fauteuil présidentiel.

    Mah Sogona Bamba est aujourd’hui députée de Tafiré, pour le RDR, parti d’Alassane Ouattara, et secrétaire générale de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Pendant la crise postélectorale, elle courait les plateaux de télévision pour répandre la propagande de son chef et de ses tuteurs français. Dans cette émission de la chaine France 24, en avril 2011, elle montre l’image d’un homme brulé vif en Afrique du Sud et affirme détenir ainsi la preuve que les rebelles de Ouattara ne font que défendre les populations du Nord contre les atrocités ordonnées par Gbagbo.
    Au cours de l’audience de confirmation des charges, l’équipe de la défense de Laurent Gbagbo a trouvé, dans le dossier à charge préparé par le premier substitut MacDonald, des images semblables. Il s’agissait d’une vidéo tournée au Kenya.

    Dans une intervention émouvante, le 20 février 2013, Me Agathe Barouan rabroue l’avocate des victimes et le procureur (à partir de 1 min. 5 sec.), qui n’ont apparemment jamais entendu parler du génocide des Wê, qui ne connaissent pas grand-chose à la Côte d’Ivoire et qui colportent divers mythes et diverses légendes servant à calomnier Laurent Gbagbo.

    L’avocate Jennifer Naouri, de l’équipe de la défense, rappelle (à partir de la 9e minute) le début de la guerre civile sanglante, le 19 septembre 2002, où les rebelles de Ouattara, dirigés par Guillaume Soro et ses chefs de guerre des Forces nouvelles, commettent massacre après massacre et terrorisent la population. Ces chefs de guerre sont aujourd’hui des hauts gradés des FRCI et conduisent des bagnoles de luxe. Soro, lui, est président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et se balade même au Québec sous la protection du SPVM. Pas un seul n’a été inquiété par la fausse justice de la communauté internationale™.

    L’avocate de la défense Natacha Fauveau-Ivanovic confond le substitut MacDonald (à partir de la 44e seconde) en lui mettant sous le nez ses piètres manoeuvres et ses contradictions de fabricant de fausses preuves.
    Le 26 février 2013, Mme Fauveau-Ivanovic prend M. MacDonald en flagrant délit au sujet de la manifestation des femmes du 3 mars 2011, à Abobo, le fameux « massacre de la morte vivante ». Elle fait un arrêt sur image dans une vidéo montrant un manifestant pro-Ouattara amoureux de la démocratie et respectueux des lois qui porte un lance-roquette sur l’épaule, au cours d’une manifestation « pacifique » organisée par les squatteurs de l’Hôtel du Golf. De plus, elle souligne que, lorsque cette vidéo a été fournie pour la première fois à la défense, elle devait constituer un élément à charge, donc un élément incriminant Gbagbo. Ce n’est que la veille du début de l’audience, le 18 février 2013, que le bureau du procureur s’est précipité pour informer la défense que cette vidéo pouvait être un élément à décharge.

    Le 28 février 2013, Me Emmanuel Altit, avocat principal de la défense de Laurent Gbagbo met le clou dans le cercueil du dossier du pauvre MacDonald. Au cours de ses exposés, l’équipe de la défense a démontré que le procureur n’a pas vraiment enquêté sur le terrain. Le dossier du procureur est constitué essentiellement d’une revue de presse partisane, de vidéos YouTube, d’invraisemblances, de ouï-dire et de témoignages caviardés fournis par des témoins dont l’identité est cachée au public. La défense a démontré toute la fourberie de la pseudojustice internationale, qui travestit l’histoire, déforme les faits et construit des mensonges pour consommation médiatique et intoxication du public.

    Laurent Gbagbo s’adresse en toute simplicité aux juges de la CPI. Sa vie durant, il a lutté pacifiquement pour la démocratie, pour la primauté du droit, pour la souveraineté du peuple ivoirien et pour l’Afrique. Il rappelle aux juges et à l’équipe de la procureure que le litige issu de l’élection du 28 novembre 2010 est au coeur de l’affaire et que la CPI ne saurait juger Laurent Gbagbo sans d’abord faire la lumière sur cette question.
    « Madame la procureure a dit une phrase qui m’a un peu choqué, en disant que nous ne sommes pas là pour voir qui a gagné les élections et qui ne les a pas gagnées. Mais on ne peut pas parler, on ne peut pas débattre de la crise postélectorale et ne pas savoir comment les élections se sont passées. « Qui a gagné les élections ? Parce que c’est celui qui ne les a pas gagnées qui a semé le trouble. Je crois que c’est ça, la logique. Donc, la question est là : Qui a gagné les élections ? […] quand je demandais qu’on recompte les voix, ce n’était pas une phrase en l’air. »

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    Sunday, March 31, 2013

    Lisez et faites-lire!


    Prof. Dr Germain Kayemba Mulowayi
    Enseignement Supérieur & Universitaire
    Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (RD Congo)
    Département d'Histoire et Sciences socialesNinoofsesteenweg 278
    B.9600 RONSE     E-mail: gmkayemba@telenet.be/ gmkayemba@yahoo.fr


    De : Zadain <zadaink@yahoo.fr>
    À : "lekasai@yahoogroupes.fr lekasai@yahoogroupes.fr" <lekasai@yahoogroupes.fr> 
    Envoyé le : Samedi 30 mars 2013 12h54
    Objet : [le kasai] Léonard: "Le mariage, c'est un homme et une femme"


    Léonard: "Le mariage, c'est un homme et une femme"


    (Belga) L'archevêque de Malines-Bruxelles, André Léonard, estime que les homosexuels devraient "assumer (leur) situation dans une forme de célibat et d'abstinence", dans une interview accordée au Soir. Il réaffirme que "le mariage recouvre la réalité fondamentale de toute société humaine, à savoir l'union d'un homme et d'une femme, avec une ouverture sur le don de la vie".
    Mgr Léonard a tenu à ce que le journal précise que l'archevêque parle de l'homosexualité à la demande des journalistes. "S'il y a obsession, elle n'est pas chez moi mais chez les personnes qui m'interrogent. Je n'ai rien envie de dire sur ce sujet." Pour le primat de Belgique, cette "forme de célibat et d'abstinence" à laquelle les homosexuels devraient s'astreindre est une "exigence dont le fondement est de nature philosophique" qui permet de "respecter le langage de la sexualité, en respectant la polarité masculin-féminin. Il ne voit pas de problème à ce que "deux hommes ou femmes décident de vivre ensemble, sur un plan civil, c'est leur affaire". "Et si ces personnes désirent - mais cela vaut aussi pour une mère qui vit avec sa fille -, qu'on leur assure une sécurité fiscale, patrimoniale, il y a d'autres formules que d'appeler cela le mariage." Mgr Léonard estime "qu'il y a du panache" dans la mobilisation des catholiques français dans les débats de société. (SLE)
    Zadain

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