Sunday, October 16, 2011

Who killed Thomas Sankara? Qui a tué cet africain de Thomas Sankara?

Thomas Sankara une parole toujours vivante
Discours de Thomas Sankara devant l’Assemblée Générale des Nations Unies

Le 4 octobre 1984, Thomas Sankara s’adresse à la Trente-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Un discours qui a fait date et qui est toujours d’actualité, 20 ans après l’assassinat d’un des pères les plus influents des indépendances.
La Liberté se conquiert
Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire Général,
Honorables représentants de la Communauté internationale
Je viens en ces lieux vous apporter le salut fraternel d’un pays de 274000 km², où sept millions d’enfants, de femmes et d’hommes, refusent désormais de mourir d’ignorance, de faim, de soif, tout en n’arrivant pas à vivre véritablement depuis un quart de siècle d’existence comme Etat souverain, siégeant à l’ONU.
Je viens à cette Trente-neuvième session vous parler au nom d’un peuple qui, sur la terre de ses ancêtres, a choisi, dorénavant de s’affirmer et d’assumer son histoire, dans ses aspects positifs, comme dans ses aspects négatifs, sans complexe aucun.
Je viens enfin, mandaté par le Conseil National de la Révolution (CNR) du Burkina Faso, pour exprimer les vues de mon peuple concernant les problèmes inscrits à l’ordre du jour, et qui constituent la trame tragique des évènements qui fissurent douloureusement les fondements du monde en cette fin du vingtième siècle. Un monde où l’humanité est transformée en cirque, déchirée par les luttes entre les grands et les semi-grands, battue par les bandes armées, soumise aux violences et aux pillages. Un monde où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors-la-loi, vivant de rapines, et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main.
Monsieur le Président
Je n’ai pas ici la prétention d’énoncer des dogmes. Je ne suis ni un messie ni un prophète. Je ne détiens aucune vérité. Ma seule ambition est une double aspiration : premièrement, pouvoir, en langage simple, celui de l’évidence et de la clarté, parler au nom de mon peuple, le peuple du Burkina Faso ; deuxièmement, parvenir à exprimer aussi, à ma manière, la parole du "Grand peuple des déshérités", ceux qui appartiennent à ce monde qu’on a malicieusement baptisé Tiers Monde. Et dire, même si je n’arrive pas à les faire comprendre, les raisons que nous avons de nous révolter.
Tout cela dénote de l’intérêt que nous portons à l’ONU, les exigences de nos droits y prenant une vigueur et la rigueur de la claire conscience de nos devoirs.
Nul ne s’étonnera de nous voir associer l’ex Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso, à ce fourre-tout méprisé, le Tiers Monde, que les autres mondes ont inventé au moment des indépendances formelles pour mieux assurer notre aliénation culturelle, économique et politique. Nous voulons nous y insérer sans pour autant justifier cette gigantesque escroquerie de l’Histoire. Encore moins pour accepter d’être "l’arrière monde d’un Occident repu". Mais pour affirmer la conscience d’appartenir à un ensemble tricontinental et admettre, en tant que non-alignés, et avec la densité de nos convictions, qu’une solidarité spéciale unit ces trois continents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique dans un même combat contre les mêmes trafiquants politiques, les mêmes exploiteurs économiques.
Reconnaître donc notre présence au sein du Tiers Monde c’est, pour paraphraser José Marti, "affirmer que nous sentons sur notre joue tout coup donné à n’importe quel homme du monde". Nous avons jusqu’ici tendu l’autre joue. Les gifles ont redoublées. Mais le cœur du méchant ne s’est pas attendri. Ils ont piétiné la vérité du juste. Du Christ ils ont trahi la parole. Ils ont transformé sa croix en massue. Et après qu’ils se soient revêtus de sa tunique, ils ont lacéré nos corps et nos âmes. Ils ont obscurci son message. Ils l’ont occidentalisé cependant que nous le recevions comme libération universelle. Alors, nos yeux se sont ouverts à la lutte des classes. Il n’y aura plus de gifles.
Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre vingt années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture.
Du reste, tous les nouveaux "maîtres-à-penser" sortant de leur sommeil, réveillés par la montée vertigineuse de milliards d’hommes en haillons, effrayés par la menace que fait peser sur leur digestion cette multitude traquée par la faim, commencent à remodeler leurs discours et, dans une quête anxieuse, recherchent une fois de plus en nos lieu et place, des concepts-miracles, de nouvelles formes de développement pour nos pays. Il suffit pour s’en convaincre de lire les nombreux actes des innombrables colloques et séminaires.
Loin de moi l’idée de tourner en ridicule les efforts patients de ces intellectuels honnêtes qui, parce qu’ils ont des yeux pour voir, découvrent les terribles conséquences des ravages imposés par lesdits "spécialistes" en développement dans le Tiers Monde. La crainte qui m’habite c’est de voir les résultats de tant d’énergies confisquées par les Prospéro de tout genre pour en faire la baguette magique destinée à nous renvoyer à un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps.
Cette crainte se justifie d’autant plus que la petite bourgeoisie africaine diplômée, sinon celle du Tiers Monde, soit par paresse intellectuelle, soit plus simplement parce qu’ayant goûté au mode de vie occidental, n’est pas prête à renoncer à ses privilèges. De ce fait, elle oublie que toute vraie lutte politique postule un débat théorique rigoureux et elle refuse l’effort de réflexion qui nous attend. Consommatrice passive et lamentable, elle se regorge de vocables fétichisés par l’Occident comme elle le fait de son whisky et de son champagne, dans ses salons à l’harmonie douteuse.
On recherchera en vain depuis les concepts de négritude ou d’"African Personality" marqués maintenant par les temps, des idées vraiment neuves issues des cerveaux de nos "grands" intellectuels. Le vocabulaire et les idées nous viennent d’ailleurs. Nos professeurs, nos ingénieurs et nos économistes se contentent d’y adjoindre des colorants parce que, des universités européennes dont ils sont les produits, ils n’ont ramené souvent que leurs diplômes et le velours des adjectifs ou des superlatifs.
Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. Il faut, avant qu’il ne soit trop tard, car il est déjà trop tard, que ces élites, ces hommes de l’Afrique, du Tiers Monde, reviennent à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur société, à la misère dont nous avons hérité pour comprendre non seulement que la bataille pour une pensée au service des masses déshéritées n’est pas vaine, mais qu’ils peuvent devenir crédibles sur le plan international, qu’en inventant réellement, c’est-à-dire, en donnant de leurs peuples une image fidèle. Une image qui leur permette de réaliser des changements profonds de la situation sociale et politique, susceptibles de nous arracher à la domination et à l’exploitation étrangères qui livrent nos Etats à la seule perspective de la faillite.
C’est ce que nous avons perçu, nous, peuple burkinabè, au cours de cette nuit du 4 août 1983, aux premiers scintillements des étoiles dans le ciel de notre Patrie. Il nous fallait prendre la tête des jacqueries qui s’annonçaient dans les campagnes affolées par l’avancée du désert, épuisées par la faim et la soif et délaissées. Il nous fallait donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désoeuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succédaient à la tête de l’Etat et qui ne leur offraient rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous fallait donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux. A la révolte passagère, simple feu de paille, devait se substituer pour toujours la révolution, lutte éternelle contre la domination.
D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point " le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche".
Dans le cas de l’ex Haute Volta, le processus était encore plus exemplaire. Nous étions la condensation magique, le raccourci de toutes les calamités qui ont fondu sur les pays dits "en voie de développement". Le témoignage de l’aide présentée comme la panacée et souvent trompetée, sans rime ni raison, est ici éloquent. Très peu sont les pays qui ont été comme le mien inondés d’aides de toutes sortes. Cette aide est en principe censée œuvrer au développement. On cherchera en vain dans ce qui fut autrefois la Haute-Volta, les singes de ce qui peut relever d’un développement. Les hommes en place, soit par naïveté, soit par égoïsme de classe, n’ont pas pu on n’ont pas voulu maîtriser cet afflux extérieur, en saisir la portée et exprimer des exigences dans l’intérêt de notre peuple.
Analysant un tableau publié en 1983 par le Club du Sahel, Jacques Giri dans son ouvrage "Le Sahel Demain", conclut avec beaucoup de bon sens que l’aide au Sahel, à cause de son contenu et des mécanismes en place, n’est qu’une aide à la survie. Seuls, souligne-t-il, 30 pour cent de cette aide permet simplement au Sahel de vivre. Selon Jacques Giri, cette aide extérieure n’aurait d’autres buts que de continuer à développer les secteurs improductifs, imposant des charges intolérables à nos petits budgets, désorganisant nos campagnes, creusant les déficits de notre balance commerciale, accélérant notre endettement.
Juste quelques clichés pour présenter l’ex Haute-Volta :
- 7 millions d’habitants, avec plus de 6 millions de paysannes et de paysans
- Un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour mille
- Une espérance de vie se limitant à 40 ans
- Un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 pour cent, si nous concevons l’alphabétisé comme celui qui sait lire, écrire et parler une langue.
- Un médecin pour 50000 habitants
- Un taux de scolarisation de 16 pour cent
- et enfin un produit intérieur brut par tête d’habitant de 53356 francs CFA soit à peine plus de 100 dollars.
Le diagnostic à l’évidence, était sombre. La source du mal était politique. Le traitement ne pouvait qu’être politique.
Certes nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en général, la politique d’assistance et d’aide n’a abouti qu’à nous désorganiser, à nous asservir, à nous déresponsabiliser dans notre espace économique, politique et culturel.
Nous avons choisi de risquer de nouvelles voies pour être plus heureux. Nous avons choisi de mettre en place de nouvelles techniques.
Nous avons choisi de rechercher des formes d’organisation mieux adaptées à notre civilisation, rejetant de manière abrupte et définitive toutes sortes de diktats extérieurs, pour créer ainsi les conditions d’une dignité à la hauteur de nos ambitions. Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance. Tel est notre programme politique.
Au plan de la gestion économique, nous apprenons à vivre simplement, à accepter et à nous imposer l’austérité afin d’être à même de réaliser de grands desseins.
Déjà, grâce à l’exemple de la Caisse de solidarité nationale, alimentée par des contributions volontaires, nous commençons à répondre aux cruelles questions posées par la sécheresse. Nous avons soutenu et appliqué les principes d’Alma-Ata en élargissant le champ des soins de santé primaires. Nous avons fait nôtre, comme politique d’Etat, la stratégie du GOBI FFF, préconisée par l’UNICEF.
Par l’intermédiaire de l’Office du Sahel des Nations Unies (OSNU), nous pensons que les Nations unies devraient permettre aux pays touchés par la sécheresse la mise sur pied d’un plan moyen et long termes afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Pour préparer le vingt et unième siècle, nous avons, par la création d’une tranche spéciale de la Tombola, "Instruisons nos enfants", lancé une campagne immense pour l’éducation et la formation de nos enfants dans une école nouvelle. Nous avons lancé à travers l’action salvatrice des Comités de Défense de la Révolution un vaste programme de construction de logements sociaux, 500 en trois mois, de routes, de petites retenues d’eau etc… Notre ambition économique est d’œuvrer pour que le cerveau et les bras de chaque burkinabè puissent au moins lui servir à inventer et à créer de quoi s’assurer deux repas par jour et de l’eau potable.
Nous jurons, nous proclamons, que désormais au Burkina Faso, plus rien ne se fera sans la participation des burkinabè. Rien qui n’ait été au préalable décidé par nous, élaboré par nous. Il n’y aura plus d’attentat à notre pudeur et à notre dignité.
Forts de cette certitude, nous voudrions que notre parole s’élargisse à tous ceux qui souffrent dans leur chair, tous ceux qui sont bafoués dans leur dignité d’homme par un minorité d’hommes ou par un système qui les écrase.
Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom du Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.
Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la peau noire ou qu’ils sont de culture différente et bénéficient d’un statut à peine supérieur à celui d’un animal.
Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y compris celle de l’envahisseur.
Je m’exclame au nom des chômeurs d’un système structurellement injuste et conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.
Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. Pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes les suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil de l’État et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits.
Je parle au nom des mères de nos pays démunis, qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l’OMS et l’UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.
Je parle aussi au nom de l’enfant. L’enfant du pauvre, qui a faim et qui louche furtivement vers l’abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une vitre épaisse. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier, placé là par le père d’un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que représentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.
Je parle au nom des artistes (poètes, peintres, sculpteur, musiciens, acteurs), hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l’alchimie des prestidigitations de show-business.
Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge pour ne pas subir les dures lois du chômage.
Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l’esclavage modernes.
Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes. C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim.
Militaire, je ne peux oublier ce soldat obéissant aux ordres, le doigt sur la détente, et qui sait que la balle qui va partir ne porte que le message de la mort.
Enfin, je veux m’indigner en pensant aux Palestiniens qu’une humanité inhumaine a choisi de substituer à un autre peuple, hier encore martyrisé. Je pense à ce vaillant peuple palestinien, c’est-à-dire à ces familles atomisées errant de par le monde en quête d’un asile. Courageux, déterminés, stoïques et infatigables, les Palestiniens rappellent à chaque conscience humaine la nécessité et l’obligation morale de respecter les droits d’un peuple : avec leurs frères juifs, ils sont antisionistes.
Aux côtés de mes frères soldats de l’Iran et de l’Irak, qui meurent dans une guerre fratricide et suicidaire, je veux également me sentir proche des camarades du Nicaragua dont les ports sont minés, les villes bombardées et qui, malgré tout, affrontent avec courage et lucidité leur destin. Je souffre avec tous ceux qui, en Amérique latine, souffrent de la mainmise impérialiste.
Je veux être aux côtés des peuples afghan et irlandais, aux côtés des peuples de Grenade et de Timor Oriental, chacun à la recherche d’un bonheur dicté par la dignité et les lois de sa culture.
Je m’élève ici au nom des tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre. Oui je veux donc parler au nom de tous les "laissés pour compte" parce que "je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger".
Notre révolution au Burkina Faso est ouverte aux malheurs de tous les peuples. Elle s’inspire aussi de toutes les expériences des hommes depuis le premier souffle de l’Humanité. Nous voulons être les héritiers de toutes les révolutions du monde, de toutes les luttes de libération des peuples du Tiers Monde. Nous sommes à l’écoute des grands bouleversements qui ont transformé le monde. Nous tirons des leçons de la révolution américaine, les leçons de sa victoire contre la domination coloniale et les conséquences de cette victoire. Nous faisons nôtre l’affirmation de la doctrine de la non-ingérence des Européens dans les affaires américaines et des Américains dans les affaires européennes. Ce que Monroe clamait en 1823, « L’Amérique aux Américains », nous le reprenons en disant « l’Afrique aux Africains », « Le Burkina aux Burkinabè ». La Révolution française de 1789, bouleversant les fondements de l’absolutisme, nous a enseigné les droits de l’homme alliés aux droits des peuples à la liberté. La grande révolution d’octobre 1917 a transformé le monde, permis la victoire du prolétariat, ébranlé les assises du capitalisme et rendu possible les rêves de justice de la Commune française.
Ouverts à tous les vents de la volonté des peuples et de leurs révolutions, nous instruisant aussi de certains terribles échecs qui ont conduits à de tragiques manquements aux droits de l’homme, nous ne voulons conserver de chaque révolution, que le noyau de pureté qui nous interdit de nous inféoder aux réalités des autres, même si par la pensée, nous nous retrouvons dans une communauté d’intérêts.
Monsieur les Président,
Il n’y a plus de duperie possible. Le Nouvel Ordre Economique Mondial pour lequel nous luttons et continuerons à lutter, ne peut se réaliser que :
- si nous parvenons à ruiner l’ancien ordre qui nous ignore,
- si nous imposons la place qui nous revient dans l’organisation politique du monde,
- si, prenant conscience de notre importance dans le monde, nous obtenons un droit de regard et de décision sur les mécanismes qui régissent le commerce, l’économie et la monnaie à l’échelle planétaire.
Le Nouvel Ordre Economique international s’inscrit tout simplement, à côté de tous les autres droits des peuples, droit à l’indépendance, au libre choix des formes et de structures de gouvernement, comme le droit au développement. Et comme tous les droits des peuples, il s’arrache dans la lutte et par la lutte des peuples. Il ne sera jamais le résultat d’un acte de la générosité d’une puissance quelconque.
Je conserve en moi la confiance inébranlable, confiance partagée avec l’immense communauté des pays non-alignés, que sous les coups de boutoir de la détresse hurlante de nos peuples, notre groupe va maintenir sa cohésion, renforcer son pouvoir de négociation collective, se trouver des alliés parmi les nations et commencer, de concert avec ceux qu peuvent encore nous entendrez, l’organisation d’un système de relations économiques internationales véritablement nouveau.
Monsieur le Président,
Si j’ai accepté de me présenter devant cette illustre assemblée pour y prendre la parole, c’est parce que malgré les critiques qui lui sont adressées par certains grands contributeurs, les Nations Unies demeurent la tribune idéale pour nos revendications, le lieu obligé de la légitimité des pays sans voix.
C’est cela qu’exprime avec beaucoup de justesse notre Secrétaire général lorsqu’il écrit :
"L’organisation des Nations Unies est unique en ce qu’elle reflète les aspirations et les frustrations de nombreux pays et gouvernements du monde entier. Un de ses grands mérites est que toutes les Nations, y compris celles qui sont faibles, opprimées ou victimes de l’injustice, (il s’agit de nous), peuvent, même lorsqu’elles sont confrontées aux dures réalités du pouvoir, y trouver une tribune et s’y faire entendre. Une cause juste, même si elle ne rencontre que revers ou indifférence, peut trouver un écho à l’Organisation des Nations Unies ; cet attribut de l’Organisation n’est pas toujours prisé, mais il n’en est pas moins essentiel".
On ne peut mieux définir le sens et la portée de l’Organisation.
Aussi est-il, pour chacun de nous, un impératif catégorique de consolider les assises de notre Organisation, de lui donner les moyens de son action. Nous adoptons en conséquence, les propositions faîtes à cette fin par le Secrétaire Général, pour sortir l’Organisation des nombreuses impasses, soigneusement entretenues par le jeu des grandes puissances afin de la discréditer aux yeux de l’opinion publique.
Monsieur le Président,
Reconnaissant les mérites mêmes limités de notre Organisation, je ne peux que me réjouir de la voir compter de nouveaux adhérents. C’est pourquoi la délégation burkinabè salue l’entrée du 159ème membre de notre Organisation : l’Etat du Brunei Darussalam.
C’est la déraison de ceux entre les mains desquelles la direction du monde es tombée par le hasard des choses qui fait l’obligation au Mouvement des pays non alignés, auquel je l’espère, se joindra bientôt l’Etat du Brunei Darussalam, de considérer comme un des objectifs permanents de sa lutte, le combat pour le désarmement qui est un des aspects essentiels et une condition première de notre droit au développement.
Il faut, à notre avis des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. A ce titre, le Président Fidel Castro en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des Pays non alignés lorsqu’il déclarait :
"Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats pourraient alimenter un milliard de personnes…"
En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’Humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.
On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine "aide", assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix.
Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister passifs, au trafic des concepts.
Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.
Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable _ oui, le plus lamentable_ est détenu au Moyen Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les Etats-Unis, continue à défier la communauté internationale.
Au mépris d’une histoire qui hier encore, désignait chaque Juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.
Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune, notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin.
Monsieur, le Président,
Analysant la situation qui prévaut en Afrique sur les plans économique et politique, nous ne pouvons pas ne pas souligner les graves préoccupations qui sont les nôtres, face aux dangereux défis lancés aux droits des peuples par certaines nations qui, sûres de leurs alliances, bafouent ouvertement la morale internationale.
Certes, nous avons le droit de nous réjouir de la décision de retrait des troupes étrangères au Tchad, afin que le Tchadiens entre eux, sans intermédiaire, cherchent les moyens de mettre fin à cette guerre fratricide, et donner enfin à ce peuple qui n’en finit pas de pleurer depuis de nombreux hivernages, les moyens de sécher ses larmes. Mais, malgré les progrès enregistrés çà et là par les peuples africains dans leur lutte pour l’émancipation économique, notre continent continue de refléter la réalité essentielle des contradictions entre les grandes puissances, de charrier les insupportables apories du monde contemporain.
C’est pourquoi nous tenons pour inadmissible et condamnons sans recours, le sort fait au peuple du Sahara Occidental par le Royaume du Maroc qui se livre à des méthodes dilatoires pour retarder l’échéance qui, de toute façon, lui sera imposée par la volonté du peuple sahraoui. Pour avoir visité personnellement les régions libérées par le peuple sahraoui, j’ai acquis la confirmation que plus rien désormais ne saurait entraver sa marche vers la libération totale de son pays, sous la conduite et éclairée du Front Polisario.
Monsieur le Président,
Je ne voudrais pas trop m’étendre sur la question de Mayotte et des îles de l’Archipel malgache. Lorsque les choses sont claires, lorsque les principes sont évidents, point n’est besoin d’élaborer. Mayotte appartient aux Comores. Les îles de l’archipel sont malgaches.
En Amérique Latine, nous saluons l’initiative du Groupe de Contadora, qui constitue une étape positive dans la recherche d’une solution juste à la situation explosive qui y prévaut. Le commandant Daniel Ortega, au nom du peuple révolutionnaire du Nicaragua a fait ici des propositions concrètes et posé des questions de fond à qui de droit. Nous attendons de voir la paix s’installer dans son pays et en Amérique Centrale, le 15 octobre prochain et après le 15 octobre et nous prenons à témoin l’opinion publique mondiale.
De même que nous avons condamné l’agression étrangère de l’île de Grenade, de même nous fustigeons toutes les interventions étrangères. C’est ainsi que nous ne pouvons pas nous taire face à l’intervention militaire en Afghanistan.
Il est cependant un point, mais dont la gravité exige de chacun de nous une explication franche et décisive. Cette question, vous vous en doutez, ne peut qu’être celle de l’Afrique du Sud. L’incroyable insolence de ce pays à l’égard de toutes les nations du monde, même vis-à-vis de celles qui soutiennent le terrorisme qu’il érige en système pour liquider physiquement la majorité noire de ce pays, le mépris qu’il adopte à l’égard de toutes nos résolutions, constituent l’une des préoccupations les plus oppressantes du monde contemporain.
Mais le plus tragique, n’est pas que l’Afrique du Sud se soit elle-même mise au banc de la communauté internationale à cause de l’abjection des lois de l’apartheid, encore moins qu’elle continue de maintenir illégalement la Namibie sous la botte colonialiste et raciste, ou de soumettre impunément ses voisins aux lois du banditisme. Non, le plus abject, le plus humiliant pour la conscience humaine, c’est qu’elle soit parvenue à "banaliser" le malheur de millions d’êtres humains qui n’ont pour se défendre que leur poitrine et l’héroïsme de leurs mains nues. Sûre de la complicité des grandes puissances et de l’engagement actif de certaines d’entre elles à ses côtés, ainsi que de la criminelle collaboration de quelques tristes dirigeants de pays africains, la minorité blanche ne se gêne pas pour ridiculiser les états d’âme de tous les peuples, qui, partout à travers le monde, trouvent intolérable la sauvagerie des méthodes en usage dans ce pays.
Il fut un temps où les brigades internationales se constituaient pour aller défendre l’honneur des nations agressées dans leur dignité. Aujourd’hui, malgré la purulence des plaies que nous portons tous à nos flancs, nous allons voter des résolutions dont les seules vertus, nous dira-t-on, seraient de conduire à résipiscence une Nation de corsaires qui "détruit le sourire comme le grêle due le fleurs".
Monsieur le Président,
Nous allons bientôt fêter le cent cinquantième anniversaire de l’émancipation des esclaves de l’Empire britannique. Ma délégation souscrit à la proposition des pays d’Antigua et de la Barbade de commémorer avec éclat cet événement qui revêt, pour les pays africains et le monde noir, une signification d’une très grande importance. Pour nous, tout ce qui pourra être fait, dit ou organisé à travers le monde au cours des cérémonies commémoratives devra mettre l’accent sur le terrible écot payé par l’Afrique et le monde noir, au développement de la civilisation humaine. Ecot payé sans retour et qui explique, sans aucun doute, les raisons de la tragédie d’aujourd’hui sur notre continent.
C’est notre sang qui a nourri l’essor du capitalisme, rendu possible notre dépendance présente et consolidé notre sous-développement. On ne peut plus escamoter la vérité, trafiquer les chiffres. Pour chaque Nègre parvenu dans les plantations, cinq au moins connurent la mort ou la mutilation. Et j’omets à dessein, la désorganisation du continent et les séquelles qui s’en sont suivies.
Monsieur le Président,
Si la terre entière, grâce à vous, avec l’aide du Secrétaire Général, parvient à l’occasion de cet anniversaire à se convaincre de cette vérité-là, elle comprendra pourquoi, avec toute la tension de notre être, nous voulons la paix entre les nations, pourquoi nous exigeons et réclamons notre droit au développement dans l’égalité absolue, par une organisation et une répartition des ressources humaines.
C’est parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, que nous nous sommes jurés, nous burkinabè, de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre, le moindre déni de justice. C’est le souvenir de la souffrance qui nous place aux côtés de l’OLP contre les bandes armées d’Israël. C’est le souvenir de cette souffrance qui, d’une part, nous fait soutenir l’ANC et la SWAPO, et d’autre part, nous rend intolérable la présence en Afrique du Sud des hommes qui se disent blancs et qui brûlent le monde à ce titre. C’est enfin ce même souvenir qui nous fait placer l’Organisation des Nations Unies toute notre foi dans un devoir commun, dans un tâche commune pour un espoir commun.
Nous réclamons :
- Que s’intensifie à travers le monde la campagne pour la libération de Nelson Mandela et sa présence effective à la prochaine Assemblée générale de l’ONU comme une victoire de fierté collective.
- Que soit créé en souvenir de nos souffrances et au titre de pardon collectif un Prix international de l’Humanité réconciliée, décerné à tous ceux qui par leur recherche auraient contribué à la défense des droits de l’homme.
- Que touts les budgets de recherches spatiales soient amputés de 1/10000e et consacrés à des recherches dans le domaine de la santé et visant à la reconstitution de l’environnement humain perturbé par tous ces feux d’artifices nuisibles à l’écosystème
Nous proposons également que les structures des Nations Unies soient repensées et que soit mis fin à ce scandale que constitue le droit de veto. Bien sûr, les effets pervers de son usage abusif sont atténués par la vigilance de certains de ses détenteurs. Cependant, rien ne justifie ce droit : ni la taille des pays qui le détiennent ni les richesses de ces derniers.
Si l’argument développé pour justifier une telle iniquité est le prix payé au cours de la guerre mondiale, que ces nations, qui se sont arrogé ces droits, sachent que nous aussi nous avons chacun un oncle ou un père qui, à l’instar de milliers d’autres innocents arrachés au Tiers Monde pour défendre les droits bafoués par les hordes hitlériennes, porte lui aussi dans sa chair les meurtrissures des balles nazies. Que cesse donc l’arrogance des grands qui ne perdent aucune occasion pour remettre en cause le droit des peuples. L’absence de l’Afrique du Club de ceux qui détiennent le droit de veto est une injustice qui doit cesser.
Enfin ma délégation n’aurait pas accompli tous ses devoirs si elle n’exigeait pas la suspension d’Israël et le dégagement pur et simple de l’Afrique du Sud de notre organisation. Lorsque, à la faveur du temps, ces pays auront opéré la mutation qui les introduira dans la Communauté internationale, chacun de nous nous, et mon pays en tête, devra les accueillir avec bonté, guider leur premier pas.
Nous tenons à réaffirmer notre confiance en l’Organisation des Nations Unies. Nous lui sommes redevables du travail fourni par ses agences au Burkina Faso et de la présence de ces dernières à nos côtés dans les durs moments que nous t traversons.
Nous sommes reconnaissants aux membres du Conseil de Sécurité de nous avoir permis de présider deux fois cette année les travaux du Conseil. Souhaitons seulement voir le Conseil admettre et appliquer le principe de la lutte contre l’extermination de 30 millions d’êtres humains chaque année, par l’arme de la faim qui, de nos jours, fait plus de ravages que l’arme nucléaire.
Cette confiance et cette foi en l’Organisation me fait obligation de remercier le Secrétaire général, M. Xavier Pérez de Cuellar, de la visite tant appréciée qu’il nous a faite pour constater, sur le terrain, les dures réalités de notre existence et se donner une image fidèle de l’aridité du Sahel et la tragédie du désert conquérant.
Je ne saurai terminer sans rendre hommage aux éminentes qualités de notre Président (Paul Lusaka de Zambie) qui saura, avec la clairvoyance que nous lui connaissons, diriger les travaux de cette Trente-neuvième session.
Monsieur le Président,
J’ai parcouru des milliers de kilomètres. Je suis venu pour demander à chacun de vous que nous puissions mettre ensemble nos efforts pour que cesse la morgue des gens qui n’ont pas raison, pour que s’efface le triste spectacle des enfants mourant de faim, pour que disparaisse l’ignorance, pour que triomphe la rébellion légitime des peuples, pour que se taise le bruit des armes et qu’enfin, avec une seule et même volonté, luttant pour la survie de l’Humanité, nous parvenions à chanter en chœur avec le grand poète Novalis :
"Bientôt les astres reviendront visiter la terre d’où ils se sont éloignés pendant nos temps obscurs ; le soleil déposera son spectre sévère, redeviendra étoile parmi les étoiles, toutes les races du monde se rassembleront à nouveau, après une longue séparation, les vieilles familles orphelines se retrouveront et chaque jour verra de nouvelles retrouvailles, de nouveaux embrassement ; alors les habitants du temps jadis reviendront vers la terre, en chaque tombe se réveillera la cendre éteinte, partout brûleront à nouveau les flammes de la vie, le vieilles demeures seront rebâties, les temps anciens se renouvelleront et l’histoire sera le rêve d’un présent à l’étendue infinie".
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Je vous remercie.
Thomas SANKARA - discours à la 39e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, 4 octobre 1984.

Tuesday, July 5, 2011

BALUBAKAS AUX BALUBAKAT






 

LETTRE OUVERTE AUX BALUBAKAT PAR LES BALUBA DU KASAYI

LETTRE OUVERTE AUX BALUBAKAT PAR LES BALUBA DU
CHERS BALUBAKAT,
IL N’EST JAMAIS VENU A L’IDEE DE VOUS ECRIRE UNE TELLE LETTRE DEPUIS L’ACCESSION DE NOTRE PAYS A L’INDEPENDANCE AVEC SA COHORTE DES MALHEURS ENGENDRES PAR CEUX QUI AVAIENT CRU BIEN FAIRE EN DIVISANT LES PEUPLES DU CONGO. MAIS DEVANT L’ACHARNEMENT CONTRE VOS FRERES DEVENUS INDESIRABLES SUSCITANT UNE PEUR REELLE , NOUS NOUS VOYONS DANS L’OBLIGATION DE VOUS RAPPELER CERTAINS FAITS HISTORIQUES EN ESPERANT TOUCHER VOTRE CONSCIENCE HUMAINE.
CHERS AMIS, A DEFAUT DE CHERS FRERES, LES FAITS HISTORIQUES ETABLISSENT QUE LES BALUBA DU KASAYI SONT VENUS DE NSANGA LUBANGU, UNE VALLEE QUI SE SITUE ENTRE KAMINA ET KABONGO. POUR DES DISPUTES DE SUCCESSION AU POUVOIR, CES HERITIERS DE ILUNGA NVIDIE SE SONT SEPARES. LES UNS SONT RESTES AU KATANGA ET DESIGNES COMME BALUBA DU KATANGA TANDIS QUE LES DISSIDENTS PARTIS SE SONT RETROUVES, LES UNS DANS LA VALLEE DE LA LULUA ET D’AUTRES S’IMPLANTERONT DANS LA VALLEE DE LA LUBILANJI. NOUS CITERONS UNE PREUVE DE CE LIEN FAMILIAL EN PARLANT DE BUKALENGE DE BAKWA MULUMBA AU KASAYI ORIENTAL QUI A ETE OCTROYE PAR DES BALUBAS DU KATANGA. ON PARLE DE KASONGO NYEMBO.LE NOM BALUBA ETANT UNIQUE ENTRE LES DEUX PEUPLES, CELA CONSTITUE UNE DES PREUVES DE CE LIEN DE SANG ENTRE CES PEUPLES DEVENUS DES FRERES ENNEMIS COMME ROMULUS ET REMUS. NOUS NOUS RAPPELERONS TOUJOURS DES PAROLES DU PROFESSEUR KABUYA LUMONA SUR LE PLATEAU DE TELE ZAIRE DECLARER QU’IL N’Y AVAIT AUCUN LIEN DE FRATERNITE ENTRE LES DEUX GROUPES DES BALUBA ET QU’ILS ETAIENT DEUX PEUPLES DISTINCTES SANS AUCUN LIEN!
IL EST DE VOTRE DROIT DE CHOISIR QUI VOUS VOULEZ COMME AMI OU FRERE . MAIS IL EST HORS DE QUESTION DE CHANGER LE SANG DES MEMBRES D’UNE MEME FAMILLE MEME S’ILS DOIVENT SE VOUER UNE HAINE. LA VERITE ELLE, DEMEURE.
SOUS LE COMMENDEMENT DE VOTRE FRERE KYUNGU WA KU MUANZA EN 1992, VOUS AVEZ TUE VOS FRERES DU KASAYI, LES EXPROPRIANT DE LEURS BIENS ET LES RENVOYANT SANS RIEN CHEZ EUX AU KASAYI. POOUR CERTAINS NES AU KATANGA ET N’AYANT JAMAIS MIS LES PIEDS AU KASAYI, SERONT GLISSES SUR LES  RAILS DE LA SOCIETE NATIONALES DES CHEMINS DE FER DU ZAIRE, LA MEME COMPAGNIE OU KYUNGU TRAVAILLAIT AU SERVICE LITIGE EN RECLAMANT LE SALAIRE D’EXPATRIE PARCE QUE SUJET PORTUGAIS ET NON CITOYEN ZAIROIS.
LES CONDITIONS DE DEPLACEMENT DES MASSES NE SONT PAS POUR LE BIEN DES DEPLACES ET LA MORT A FRAPPE UNE FOIS ENCORE AU KASAYI MEME. CERTAINES FAMILLES ONT ETE PERDUES.
AUJOURD’HUI ENCORE, A L’OREE DES ELECTIONS QUI SE PREPARENT, M. KYUNGU EST ENCORE REMET LA MEME CHANSON. LES INSULTES ET LES MENACES SONT AU RENDEZ-VOUS DE TOUS SES MEETINGS. ET VOUS LE SUIVEZ. VOUS ETES-VOUS POSE LA QUESTION DE SAVOIR A PROPOS DU CRI DU SANG D’UN INNOCENT ?  ADAM EN SAIT QUELQUE CHOSE. LE SANG CRIE ET RECLAME REPARATION TOT OU TARD.
LE SANG DE VOS FRERES QUE VOUS AVEZ RENIES ET PERSECUTES, SERA SUR VOS TETES ET CELLES DE VOS ENFANTS ET VOS ARRIERES PETITS ENFANTS SI VOUS NE REPAREZ PAS. KYUNGU FAIT SA POLITIQUE A LUI PENDANT QUE VOUS CROUPISSEZ DANS LA MISERE NOIRE.
 LES PHOTOS DES ENFANTS DE MOINS DE DIX ANS ENROLES DANS VOS ZONES D’HABITAT NE DONNENT PAS L’IMAGE CONTRAIRE DE CEUX QU’ILS INSULTENT QUI SONT VENUS APPRENDRE A SE LAVER AU KATANGA AVEC DES PIEDS PLEINS  DES CHIQUES.
PENSEZ A VOTRE DESCENDANCE SUR LES TETES DE QUI KYUNGU WA KUMUANZA, QUI NE VOUS RECONNAISSAIT PAS COMME SES FRERES PORTUGAIS, A DEJA VERSE LE SANG DES INNOCENTS ET S’APPRETE A LE REEDITER.
L’OCCASION VOUS EST ENCORE DONNEE. TSHISEKEDI WA MACHAFU, S’EST MIS EN TETE DE REVENIR DE SON PERIPLE EUROPEEN PAR LUBUMBASHI. ETES-VOUS PREPARES A LE TUER, A LE HUER OU A LE FAIRE GLISSER SUR LES RAILS. LE MONDE ENTIER VOUS REGARDERA. NE PENSEZ-VOUS PAS QU’UNE PERSONNE PHANTASMAGORIQUE COMME KYUNGU PEUT VOUS FAIRE PORTER L’OPPROBRE DE L’HISTOIRE ?
 KYUNGU VOUS PROMET LA SECESSION KATANGAISE COMME POUR LE SOUDAN. IL VOUS AVAIT DEJA PROMIS UNE A L’IMAGE DU REFERENDUM CANADIEN. MAIS PRENEZ GARDE. LA SECESSION KANTANGAISE DONT VOUS VOUS VENTEZ TANT, N’A JAMAIS ETE L’AFFAIRE DES KATANGAIS MAIS DES BELGES.
AUJOURD’HUI LA BANQUE CENTRALE DU PAYS EST EN LIQUIDATION, PENSEZ-VOUS QUE CE SOIT L’AFFAIRE DES  CONGOLAIS QUE VOUS ETES ?
 QUANT A NOUS LES BALUBA DU KASAI, NOUS VOUS RECONNAISSONS COMME ETANT NOS FRERES MEME SI VOUS NOUS AVIEZ REJETES. DES L’INSTANT QU’IL NE NOUS EST PAS POSSIBLE DE NOUS VIDER DU SANG QUI NOUS LIE A VOUS, NOUS SOMMES OBLIGES DE NOUS RESIGNER A NOTRE SORT, CELUI DE VOUS RECONNAITRE COMME NOS FRERES. MAIS DIEU QUI EST NOTRE TEMOIN CONNAIT L’ABOUTISSEMENT DE TOUT CELA.
 PAIX CHEZ VOUS.
 ARTHUR KALOMBO

Saturday, July 2, 2011

La Fédération internationale des droits de l’homme se saisit du cas Kyungu



 Par  Le Potentiel
 Les choses semblent avoir pris une nouvelle tournure dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler « affaire Kyungu ». La Fédération internationale des droits de l’homme vient, en effet, de se saisir du cas Kyungu.
L’étau se resserre sur le président de l’Assemblée provinciale du Katanga après qu’il ait tenu au mois de mai 2011 des propos d’une violence inouïe contre les non originaires du Katanga pendant sa campagne de sensibilisation pour l’enrôlement dans la perspective des élections générales dont la présidentielle et les législatives sont prévues en novembre prochain.

L’ancien gouverneur du Katanga a promis d’en faire voir de toutes les couleurs aux non ressortissants habitant le Katanga si, selon lui, le chef de l’Etat ne remporte pas l’élection présidentielle.
La FIDH dénonce

Après une réprobation ferme des partis d’opposition du Katanga, c’est le tour des organisations de défense des droits humains de monter au créneau. Lors de la réunion de son Bureau international tenue à Paris du 24 au 26 juin dernier, la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh) et ses organisations membres, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), la Ligue des Electeurs (LE) et le Groupe Lotus (GL) sont revenues sur le discours « xénophobe et d’incitation à la haine » véhiculé par le président de l’Assemblée provinciale du Katanga.

La Fédération cite le passage dans lequel Kyungu s’en prend aux Kasaïens. Dans ses propos tenus à Kolwezi le 25 mai, il laissait entendre ceci : « Vous tous qui êtes venus d’ailleurs, vous êtes les bienvenus au Katanga si vous votez pour Kabila. Dans le cas contraire, vous rentrerez chez vous comme vous êtes venus…On ne vous laissera pas tranquille. […]».

FIDH dénonce les médias qui ont relayé ces propos et les met en garde contre la propagation de toute campagne haineuse. Les défenseurs des droits de l’homme rappellent, à cette occasion, le douloureux événement survenu au Katanga en 1992 et 1993 où le même Kyungu a orchestré une campagne virulente contre les Kasaïens contraints de partir dans leur localité d’origine.

Cette campagne, rappelle-t-on, s’est soldée par des milliers de morts. L’acte est demeuré impuni !

On peut lire dans le document ayant sanctionné la réunion des défenseurs des droits de l’homme qui s’est tenu à Paris, du 24 au 26 juin 2011, que « ces graves violations des droits de l’Homme font partie de celles répertoriées par le rapport Mapping des Nations unies publié le 1er octobre 2010 et qui a recommandé au gouvernement congolais de mettre en place une juridiction appropriée devant poursuivre les auteurs des crimes commis entre 1990 et 2003 ».
 
Un silence inquiétant

Il se fait que le gouvernement de Kinshasa ne s’est pas conformé à cette disposition ; les défenseurs des droits de l’homme lui demandant de « réprimer par la voie de la justice ce genre d’agissement ».

La Fédération suit de près cette situation et envisage « d’en informer le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale ».

Entre-temps, on observe un silence surprenant au niveau du gouvernement où l’on laisse faire M. Gabriel Kyungu, président de l’Assemblée provinciale du Katanga, en ce qu’il déroule des propos incitant à la haine et à l’intolérance alors que le pays ne demande pas mieux que de continuer à vivre dans la paix, la quiétude et la concorde, plus particulièrement en ce moment où il est engagé dans un processus électoral qui devra être apaisé.

Dans tous les cas, de tels agissements de la part du président de l’UNAFEC dont le parti est membre de la Majorité présidentielle, ne sont pas de bonne guerre, bien au contraire. Cela est d’autant plus vrai qu’ils sont de nature à nuire à l’honneur du chef de l’Etat dont l’ambition, bien que non encore déclarée, est de rempiler…pour un second mandat.

Pas de place donc à des discours xénophobes et d’incitation à la haine, aussi bien au Katanga qu’ailleurs à travers le pays.
N.L.
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KENGO 1 EST EGAL A KENGO 3

Lettre Ouverte d'un Africain au Président Américain Barack Obama sur sa guerre en Libye

COUP DE JUSTICE THEATRALE

[le kasai] L'accusation de DSK s'effondre
From:
Patrice Kabamba <patricekabamba@gmail.com>
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To:lekasai <lekasai@yahoogroupes.fr>; PARLEMENTAIRE_DEBOUT_DE_UDPS@yahoogroupes.fr; UDPS PEUPLEUNI <udpspeupleuni@yahoogroupes.fr>

 

DSK : l'accusation s'effondre!

L'affaire DSK serait en passe de connaître un énorme rebondissement. Selon le New York Times, l’accusation contre l’ancien directeur général du FMI s’effondre : la plaignante, Nafissatou Diallo, femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York, aurait fait de faux témoignages. Le quotidien new yorkais, citant des sources proches de l’enquête, assure que la plaignante aurait menti à plusieurs reprises depuis le 14 mai. Une audience doit se tenir à 17h30 heure française. Les conditions de la liberté sous caution de Dominique Strauss-Kahn devraient être considérablement allégées.
DSK Dominique Strauss-Kahn devrait retrouver le sourire : l'accusation s'effondre selon le NYT. (Reuters)
Mensonges, trafic de drogue et motivations de demande d'asile bidonnées sont les ingrédients de l'incroyable retournement de situation dans l'affaire DSK. L'accusatrice de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Nafissatou Diallo, femme de chambre au Sofitel de Manhattan, aurait menti à plusieurs reprises depuis son agression sexuelle présumée le 14 mai, rapporte le site Internet du New York Times. Citant deux enquêteurs sous couvert d’anonymat, le quotidien new-yorkais assure que le bureau du procureur ne croit plus à la version de la femme de chambre du Sofitel. Les enquêteurs auraient fait des découvertes sur la demande d'asile aux Etats-Unis de la femme de ménage et sur des liens non-confirmés à des activités criminelles, comme une possible implication dans du blanchiment d'argent et du trafic de drogue, affirme le quotidien. Des dépôts en liquide, s'élevant au total à quelque 100.000 dollars, auraient été versés sur son compte en banque ces deux dernières années.

"C'est un bazar, un bazar des deux côtés"

"C'est un bazar, un bazar des deux côtés", a déclaré une source très proche de l'enquête au quotidien de la Grosse pomme. Lors d'une audience prévue vendredi devant le tribunal pénal de Manhattan, le bureau du procureur va probablement dire qu'il "a des problèmes" avec le dossier, ajoute le New York Times. "Dominique Strauss-Kahn comparaîtra demain matin (vendredi, ndlr) au tribunal à 11H30" (17h30 heure française), a indiqué dans un bref communiqué Erin Duggan, porte-parole du procureur Cyrus Vance Jr jeudi. "Aucun détail ne sera fourni sur cette comparution avant que l'accusé ne comparaisse", a-t-elle ajouté. DSK devait comparaître le 18 juillet prochain devant le juge Michael Obus. C'est donc une audience tout à fait exceptionnelle qui se tiendra dans quelques heures. D'autant plus exceptionnelle à la veille du week-end de la fête nationale américaine. Les avocats de l'ancien probable candidat à la primaire socialiste devraient demander un allègement des conditions de sa liberté surveillée.
DSK, arrêté le 14 mai dans un avion qui s'apprêtait à décoller pour Paris après avoir été accusé de crimes sexuels par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de Manhattan, a plaidé non-coupable le 6 juin des faits qui lui sont reprochés. Jeudi, le quotidien français Libération a rapporté que la défense pourrait essayer de contester la légalité de la séance d'identification de l'ancien ministre socialiste par sa victime présumée. Le quotidien affirme détenir "des informations" selon lesquelles Benjamin Brafman et William Taylor pourraient dire qu'au moment de l'identification au commissariat, la jeune femme avait déjà vu à deux reprises au moins le visage de l'ancien patron du FMI. Le New York Times avait de son côté indiqué lundi que les avocats de DSK cherchaient à établir les détails du déjeuner dans un restaurant new-yorkais où l'ancien patron du FMI et sa fille Camille se sont retrouvés juste après l'agression sexuelle présumée. Le comportement décontracté ou non de DSK pendant cette rencontre pourrait s'avérer crucial pour la défense, estime le journal américain.


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Patrice Kabamba

EPURATION ETHNIQUE DES KASAIENS au Katanga, RDC









Fri, July 1, 2011 5:34:21 AM
Re : Re : [le kasai] Affaire KYUNGU...

From:
jean marie bashale <jeanbashale@yahoo.fr> 
Add to Contacts
To:lekasai@yahoogroupes.fr

 

Tr ès bonne analyse qui vient aussi répondre à ma préoccupation.
Jean Marie BADIONONA TSHONDO
CAFOD Great Lakes Livelihoods
and Early Recovery Programme officer
+243 970 001 908 (Office)
+243 993 921 245 (Private)




 

Wetu Jacques,
La question que vous soulevez est très vaste et d'une importance capitale. Personnellement, j'ai l'avantage d'être né dans ce terroir, d'avoir grandi et étudié au Kasayi et d'avoir travaillé dans d'autres provinces, suite à une permutation proposée par mon employeur.  Cette situation me permet d'avoir une vue d'ensemble sur le problème.

1)   L'émigration est un problème individuel et non du groupe ethnique.
La plupart des individus qui émigrent le font individuellement à la recherche des possibilités d'épanouissement. C'est un droit de chaque citoyen. Cependant, la configuration géographique et les données historiques ont favorisé ces mouvements. Dans le premier temps, les Kasaiens ont été amené ou recrutés de force vers le début du 20 ème siècle pour servir de main d’œuvre dans les mines et aussi lors de la construction du chemin de fer Dilolo-Port Francqui.  Pendant la même période, plusieurs portions du territoire kasaien ont été déclarés "zone A", donc pas vivable et tout investissement n'y a pas été promu afin d'éviter de créer des agglomérations autour des ces sites miniers.  Conséquence, les kasaiens ont du aller trouver mieux ailleurs. Cela a aussi des effets positifs en permettant à toute cette diaspora de pousser à l'instruction leur progéniture.

2)  Émigrer est une réaction primaire de l'homme
Depuis des siècles, l'homme réagit de deux manières lorsqu'il se trouve face à une crise (famine, guerre, disette, épidémie, etc). Il tente de résister ou à défaut il quitte les lieux vers d'autres contrées plus accueillants.  Les Kasaiens ne seront pas les premiers ni les derniers à émigrer.  Les grecs, les romains après connu des civilisations célèbres, se décident de quitter leurs terres pour aller chercher mieux ailleurs après l’effondrement de tout ce qu'ils avaient vaillamment mis au point. Les irlandais, les espagnols, les portugais, les hollandais ont fait de même.

3)  "La civilisation des crabes" favorise l'émigration.
J'espère ne pouvoir choquer personne avec cette expression. Elle traduit simplement le mode de vie en application dans notre milieu sociétal où le groupe s'accroche à tout individu qui prospère, le suce, le ponctionne jusqu'à la chute fatale au nom de la solidarité familiale. Conséquence, tous ceux ont quelques bonnes idées ne peuvent émerger.  Aucun commerçant du Kasayi n'a pu émerger dans ce milieu. Cette expérience peut être extrapolée à tout le Congo, sauf peut être chez les Nande au Nord-Kivu.  Tous sont tombés. Je peux citer, Mukandila Monji Mule, Kansebu, Tatu Nkolongo, Bimansha, Ngeleka, Kadima Tshiunza, Mukendi Fontshi,  Katompa Lubilanji, etc... En dehors de quelques Nande et Kongo, je ne pense pas qu'il existe des commerçants congolais disposant d'un capital de 50 millions de dollars. Aucun à ma connaissance.   Pour être plus explicite, prenez des crabes, placez-les dans un bassin, quelques uns vont tenter de gravir les bords pour s'échapper, les autres s'accrochent à toutes celles qui essaient de monter et elles retombent toutes ensemble. Enfin de compte, elles meurent TOUTES. 

J'espère avoir répondu à votre préoccupation, peut-être avec des mots trop bruts. Je vous prie de ne pas m'en tenir rigueur.  C'est juste une reflexion.
Bon weekend.
Bruno KASONGA

 
Cher Medese,
Je voudrais qu'on réfléchisse ensemble sur cette histoire de Kyungu qui devient une psychose pour nous à force de l'entendre ou de la lire. Kyungu est leader d'une association de criminels des droits humains, nous convenons. Il devra être condamné un jour ou l'autre, il y a des instruments juridiques qui doivent s'en occuper; notre compétence en nous est limitée en cette matière. La question que je voudrais soulever et qui va peut-être choqué certains est la suivante. Je suis de ceux qui sont choqués de cette émigration massive et sans arrêt du kasaïen vers d'autres cieux. Au risque de considérer dans certaines circonstances et à certains points de vue ces menaces de Kyungu comme un élément régulateur d'une prise de conscience kasaïenne vis-à-vis de cet abandon massif de notre terroir au profit du Katanga et bien d'autres provinces du Congo. A quand ce Kasaï ou Mr Kapende appelé Tshombe pour son commerce de tshomba qu'il allait selon l'histoire chercher chez nous pour revendre au Katanga ? Pensez vous que Kyungu pourrait nous menacer si le Kasaï exportait vers le Katanga l'huile de palme, les arachides, le manioc et bien d'autres produits ? Ou encore si l'économie du Katanga dépendait en partie des importations faites par le Kasaï ?
Non, Kyungu mmutumuana tuhumba bualu tudi banyema kuetu...Un exemple authentique: j'ai un cas dans ma famille où un jeune économiste avait voulu monter dans le cadre des petites et moyennes entreprises une petite activité à Mbujimayi. Ses parents s'opposeront en le convainquant que le Kasaï est le règne de la sorcellerie, il risque de se faire bouffer. Le jeune homme a eu peur;  il a orienté son projet vers le Katanga où il a trouvé son bonheur. Un autre exemple, et je termine par là. Regardez comment les universités de chez nous peinent à avoir des  professeurs permanents. Cependant, nombreux sont des Kasaïens qui se bousculent pour se faire nommer dans les universités au Katanga. Ne dit-on pas qu'à chaque chose malheur est bon ? En prenant l'exemple de notre Pie Tshibanda devenu une personnalité de grande envergure internationale. N'est ce pas que Tshibanda est une des victimes de la politique de chasse à l'homme au Katanga ? Aujourd'hui, Pie est un homme qui ne passe pas inaperçu !!! Ce que Tshibanda a fait à l'extérieur, certains Kasaïens pouvaient le faire à l'intérieur. Sans oublier qu'il est, avec le peu qu'il a par ses efforts, investi dans le domaine de l'éducation au Kasaï. Notre journal Mansanga reviendra largement sur ce brave kasaïen qui fait notre fierté ! Il est à mon sens utile de penser dès maintenant à des stratégies de comment transformer ces menaces de chasse à l'homme à un incitant pour l'entreprenariat qui permettra au Kasaï d'espérer comme les autres provinces un développement durable; entendu par là, une fixation durable de cet homme kasaïen sur son terroir du reste fertile à plusieurs points de vue.
Tuasakidila Medese
Wenu Kabongo kantu ku bianza


De : jacques kabongo <MUBALAMATA@YAHOO.FR>
À : lekasai@yahoogroupes.fr
Envoyé le : Vendredi 1 Juillet 2011 10h06
Objet : [le kasai] Affaire KYUNGU...


De : BRUNO KASONGA <bkasonga@yahoo.fr>
À : "lekasai@yahoogroupes.fr" <lekasai@yahoogroupes.fr>
Envoyé le : Ven 1 juillet 2011, 12h 04min 04s
Objet : Re : [le kasai] Affaire KYUNGU...

Sunday, June 26, 2011

QUI PAIERA LE PRIX DE LA REPRIMANDE?












La Presse Canadienne

La police de Toronto a concédé, dans un rapport interne rendu public vendredi, que si le grabuge s'est répandu si rapidement lors du Sommet du G20 en juin 2010 c'est parce qu'elle n'était pas suffisamment préparée pour faire face aux manifestants.
Le rapport soumet une série de 10 recommandations afin de mieux contrôler les tactiques des Black Blocs, des activistes radicaux présents dans toutes les manifestations altermondialistes. Parmi les recommandations, le rapport suggère de trouver une façon d'identifier les participants qui mettent vraiment la sécurité publique en danger au sein d'une foule.
Les policiers ont été critiqués pour avoir encerclé et détenu des centaines de personnes, dont des passants pacifiques lors du sommet.
Lors de la principale manifestation du G20, soit celle du 26 juin, les policiers n'ont pas réagi assez rapidement, ce qui les a forcés à réagir avec plus de force et de brutalité.
PRESSE CANADIENNE

Tuesday, June 21, 2011

R.D. CONGO

Rubrique : Actualité

Rubrique : Actualité
Etienne Tshisekedi : "Il ne suffit pas de dire qu'on est contre Kabila
pour devenir opposant"
    Etienne Tshisekedi, Président national de l'UDPS (Union pour la
Démocratie et le Progrès Social) est arrivé hier soir à Washington, en
provenance de Bruxelles. L'étape de la capitale des Etats-Unis
d'Amérique s'inscrit dans le cadre de la tournée euro-américaine du
plus vieil opposant congolais entamée il y a plus d'un mois. Son
message de fond est la sensibilisation de la diaspora congolaise et
des décideurs occidentaux autour du processus électoral congolais,
afin qu'il obéisse aux critères d'indépendance, de transparence, de
démocratie, d'inclusivité et d'apaisement.
    On rappelle qu'après Paris et Bruxelles, il a fait trembler Londres
la semaine dernière en provoquant, dans les installations
aéroportuaires à son arrivée, des bousculades et un embouteillage
monstrueux.

    Mais, avant de s'envoler pour les " States ", il a accordé une
interview exclusive à Radio France Internationale. Dans cet entretien,
il a notamment parlé des zones d'ombres qui enveloppent les opérations
de révision du fichier électoral, de la planification des fraudes
électorales par le pouvoir en place, de la certitude de sa victoire à
la magistrature suprême du pays, de ses relations avec ses partenaires
de l'opposition, de la misère du peuple congolais, de son engagement à
restaurer l'Etat de droit.
Interrogé au sujet de ses contacts avec des officiels britanniques,
français et belges, il a eu cette réponse : " Ces contacts sont pour
sensibiliser les personnalités de la communauté internationale sur le
danger qu'il y a dans la préparation  du processus électoral au Congo.
Nous avons la certitude que ceux qui organisent sont décidés à rester
au pouvoir et par tous les moyens, y compris les moyens des fraudes
les plus massives. Ce que nous ne devons pas nous en sortir autrement…
Alors nous allons voir la communauté internationale pour qu'elle fasse
pression pour que ceux qui organisent les élections le fassent de
manière transparente et crédible. C'est vrai que les bailleurs de
fonds vont financer les élections à la hauteur de plusieurs centaines
de millions de dollars. Mais s'il y a fraude, à notre avis, ce sera
sur les listes ou sur les PV ".
Le Sphinx de Limete a déploré, à l'occasion, les pannes des kits, le
délai butoir trop court du 30 juin alors que des millions de Congolais
n'ont pas encore été enrôlés, la complication des opérations
d'enrôlement dans les provinces et villes jugées hostiles aux hommes
au pouvoir.
" Est- ce que vous faites confiance à la CENI ? ". A cette question,
la réplique de Tshisekedi a été tranchante : " Non, il faut dire les
choses telles qu'elles sont… Ngoy Mulunda est également fondateur du
PPRD, le parti de Kabila. Comment voulez-vous qu'un tel homme puisse
être impartial et objectif dans son travail ? ".
Autre question : " Vous aviez boycotté le précédent scrutin. Est-ce
que vous ne craignez pas que certains vous aient oublié ? ". Réponse
du leader de l'UDPS : " Non, au contraire ! La misère a doublé, voire
triplé. Si je vous dis que tout le monde exige le changement, c'est à
cause du degré de misère qui devient insupportable. On peut m'avoir
oublié, mais on ne peut jamais oublier ma lutte de 30 ans pour l'Etat
de droit et la bonne gouvernance… Nous sommes le seul parti qui ne
s'est jamais compromis dans la gestion calamiteuse du pays. Nous
sommes restés constants dans notre lutte pour l'Etat de droit. Et ça,
notre peuple le sait très bien. Et nous sommes convaincus que  c'est
ce message qui va l'emporter ".
Optimiste, Tshisekedi a réitéré sa certitude de remporter les
élections présidentielles en novembre prochain. Appelé à parler de ses
relations avec ses partenaires de l'opposition, dont Vital Kamerhe, il
a tenu ces propos : " Bien sûr, Kamerhe est dans l'opinion du
Sud-Kivu. IL est associé à Kabila. Il ne suffit pas de dire seulement
qu'on est contre Kabila et on devient opposant…. Bien sûr, dans un
pays où les gens tournent casaque à tout moment, on ne doit pas croire
quelqu'un sur la parole, sans avoir vu des actes. "

Avant dernière question : "  Le 2me tour de la présidentielle a été
supprimée. Est-ce que vous ne songez pas à la stratégie de présenter
un candidat unique ? " Réponse de Tshisekedi : " Bien sûr, une
quinzaine de parti ont créé la Dynamique Tshisekedi président. Ils
battent déjà campagne sans qu'on leur ait fait une quelconque
promesse. Donc, les choses évoluent et nous sommes en pourparlers avec
d'autres partis ".
Interrogé sur son âge avancé et sur sa santé, qui pourraient
constituaient un handicap pour sa candidature, il a estimé qu'il se
portait bien que la longévité de son combat politique et son âge
étaient plutôt des signes de sa maturité.
                        Interview décryptée et commentée par Dom

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Rubrique : Point chaud
30 juin : arrêter le gâchis financier !
    La République Démocratique du Congo vit, depuis l'année 2006, une
expérience louable consistant en la célébration tournante de la fête
nationale à travers les chefs-lieux des provinces du pays. Kananga le
30 juin 2008, Goma le 30 juin 2009 et Kinshasa le 30 juin 2010 sont
les villes déjà hôtes de trois fêtes de l'indépendance nationale.
Selon les informations en circulation dans les salons politiques de
Kinshasa, les manifestations du 30 juin 2011, marquant le 51me
anniversaire de l'accession du pays à l'indépendance, seraient
organisées à Lubumbashi, dans la province du Katanga.

    Depuis trois ans, les budgets colossaux réservés aux festivités du 30
juin suscitent la polémique dans l'opinion congolaise, notamment au
sein de la classe politique. Pour d'aucuns, le pays se livre à un
terrible gaspillage des fonds susceptibles de contribuer au
financement des projets à impact immédiat dans les secteurs des
infrastructures, de la santé, de l'industrie, de l'éducation,
l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, des transports, de l'eau
potable, de l'électricité, etc. Aussi en appellent-ils de tous leurs
vœux à la fin du cycle du gâchis. Des extrémistes vont jusqu'à
suggérer aux gouvernants congolais de placer la fête nationale sous le
sceau de la méditation, ce qui permettrait au Trésor public de
réaliser des économies en monnaie locale comme en devises fortes.

Le Gabon et le Congo/Brazza ont montré la voie

    Compte tenu de sa charge émotive et de son importance historique, la
date du 30 Juin ne saurait être passée sous silence. Pour nombre
d'observateurs, l'initiative prise par le Chef de l'Etat de
délocaliser la fête nationale et de la porter annuellement aux quatre
coins du pays mérite d'être améliorée. A cet effet, ils renvoient les
différents comités d'organisation de ce type de festivités aux
expériences du Gabon et du Congo/Brazza.
    Dans ces deux pays d'Afrique centrale en effet, les fonds débloqués
à l'occasion de leur fête nationale laissent des traces indélébiles
dans les villes d'accueil. C'est le prétexte tout indiqué pour la
construction de nouveaux ports et aéroports, d'autoroutes, de stades,
de nouveaux bâtiments administratifs et hôteliers,  de nouveaux
hôpitaux, de nouvelles écoles, d'universités, des barrages
hydroélectriques, des usines de captage et de traitement d'eau
potable, des marchés ultra-modernes, etc.
    Au-delà des réjouissances, les villes hôtes des fêtes nationales sont
modernisées, désenclavées, rendues économiquement et industriellement
plus viables qu'avant.  A ces jours, les populations de plusieurs
villes des provinces du Gabon et du Congo/Brazza n'ont plus rien à
envier à celles de Libreville et Brazzaville.

Kananga, Goma, Kinshasa : la grande déception !

    En République Démocratique du Congo, rien ou presque n'a changé
Kananga, Goma et Kinshasa au lendemain de la fête du 30 juin. Les
rares routes réfectionnées il y a quatre ou trois ans sont redevenues
impraticables. Les aéroports et ports ont conservé leur vieille robe.
Le transport en commun est resté une affaire de gladiateurs. Aucun
nouveau barrage n'a été construit, ni une nouvelle station de
traitement d'eau.
    Kinshasa la capitale, où le Cinquantenaire avait suscité beaucoup
d'espoirs, n'a eu pour maigre bénéfice qu'un boulevard du 30 juin
inachevé au 30 juin 2010 et un boulevard Lumumba non réaménagé. C'est
une année après que certaines artères sont entrées dans les travaux de
finissage. Quant au boulevard Lumumba et à l'avenue Sendwe, l'on croit
savoir que leurs travaux d'achèvement sont renvoyés à la prochaine
législature.
    Une délégation sportive Burkinabé de passage dernièrement à Kinshasa
avait émis un verdict sévère mais juste : notre capitale méritait son
statut de ville la " plus sale du monde ".
    S'agissant justement de futurs gestionnaires du pays à sortir par les
urnes, ils devraient tirer les leçons du gâchis actuel pour faire de
la fête nationale une rampe de lancement de villes réellement modernes
à travers le pays. Fêter, c'est bien… mais matérialiser effectivement
les 5 chantiers, c'est mieux.
     Kimp

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Rubrique : Entreprise
Sonas : Carole Agito A tient solidement la barre de direction
Gérer une entreprise publique est une expérience exaltante mais,
souvent, traumatisante. Une confidence.
" L'action dont je suis et serai toujours fière, aujourd'hui et
demain, c'est de servir loyalement le pays, de sécuriser sans cesse
son patrimoine à travers les polices d'assurance et de ne ménager
aucun effort pour  que notre entreprise, la Sonas, répare dans les
délais les préjudices subis par les tiers. "
    Cette profession de foi émane de Madame Carole Agito Amela,
Administrateur directeur général a.i. de la Société nationale
d'assurances. Ce credo, elle le proclame avec conviction. Presque avec
passion.

    L'une de rares femmes exerçant actuellement les fonctions de chef
d'une entreprise publique, elle n'use pas de langue de bois. Notamment
pour reconnaître que l'entreprise " se porte relativement bien ", en
raison de difficultés liées à la conjoncture. Les gros contribuables,
essentiellement les sociétés minières, ayant fermé au Katanga.
    Cet argument n'empêche cependant pas l'ancienne diplômée de
l'Institut supérieur de commerce de conduire l'entreprise vers sa
transformation dans le cadre de la Réforme des entreprises décidée par
le gouvernement. Contre un environnement pervers, la haute direction
s'est organisée pour faire face au déficit financier créé. Elle a
ainsi réussi à assainir ses finances en adoptant des comportements de
gestion orthodoxe.
    Pour sa crédibilité, la Sonas a renoué depuis 2009 avec sa mission
fondamentale : indemniser régulièrement et correctement les victimes
des sinistres subis ou causés par ses clients. Une innovation ! Bien
mieux, Madame l'administrateur engage la Sonas à s'acquitter de ses
obligations fiscales et parafiscales afin de participer à la
reconstruction du pays.

Critères de performance

    Le ministre des Finances ne vient-il pas, en mai 2011, de féliciter
l'entreprise, au travers de son numéro 1, pour avoir fourni " des
preuves de paiement représentant la totalité des assignations " fixées
par la Direction générale des impôts (DGI) ? Une première ! Le
ministre estime, par ailleurs, que le respect par les mandataires des
obligations fiscales des entreprises sous leur gestion " devrait être
un des critères de leurs performances ".
Nonobstant ces avancées, à l'intérieur comme à l'extérieur, il est de
notoriété publique que, depuis sa création, la Sonas, comme beaucoup
d'autres offices publics, était confrontée à la fronde de
contribuables qui n'ont jamais adhéré à la culture de l'impôt. Ca
commence à changer.
    Autre volet à l'honneur : l'accent tout naturellement mis sur la
rémunération des agents. La Sonas d'aujourd'hui considère ses
collaborateurs, quels que soient leurs titres et grades, comme les
vrais " facteurs de production ". Et rémunère leur rendement.
Une ombre au tableau. L'exercice des plus hautes fonctions à la tête
d'une entreprise qui charrie des scories n'est pas une sinécure.
Carole en fait l'expérience depuis qu'elle en a pris la direction en
août 2009. Cadres et agents avaient, dans le passé, imprimé leurs
marques, leurs travers. Les systèmes qui prévalaient alors n'avaient
rien d'engageant pour promettre une gestion transparente.
Les nostalgiques, les prédateurs font de la résistance. A moins d'être
contraints, ils acceptent difficilement de se laisser arracher un
beefsteak illicite. D'où des coups bas. Des colportages. Des campagnes
de dénigrement.
    C'est dans ce registre que s'inscrit une certaine agitation contre le
numéro 1. Voici le dossier des agents faussaires. Ils ont remué ciel
et terre pour se faire maintenir en service alors qu'ils sont
passibles de peine pour faux et usage de faux.

Expérience exaltante
    En effet, un contrôle des titres scolaires et académiques, initié de
septembre à novembre 2010, a révélé que des 531 agents recrutés depuis
2006, seuls 374 détenaient des titres authentiques. Est-il rationnel
de s'apitoyer sur le sort réservé aux faussaires ?
    Un deuxième dossier sulfureux met en scène une brochette des
directeurs, sous-directeurs, sous-chefs de service œuvrant tant à
Kinshasa qu'en provinces. Convaincus d'indélicatesses financières (de
8 mille à plus de 200 000 dollars volatilisés et non justifiés),
doublées pour quelques-uns de désertion de poste, ces cadres ne
méritaient pas mieux qu'un licenciement. Avec ou sans préavis.
L'administration de la Sonas a tranché dans le vif. Plus de place à
l'impunité.
    La lutte pour la bonne cause place la haute direction dans la ligne
de mire des déstabilisateurs de tous poils. Par méchanceté. Tenez. Il
y a eu plus de chaleur que de lumière dans l'affaire dite du
renouvellement de la police 2010-2011 couvrant la flotte de l'aviation
présidentielle ainsi que du yacht présidentiel. Arthur J. Gallagher
Ltd, le réassureur londonien, ayant balayé la suspicion de
détournement de deniers publics. Ce que voyant, la justice congolaise
a classé l'affaire sans suite.
Les syndicats ? Le banc syndical bouge. Pour des raisons qui tiennent
à son organisation interne, le Bureau de la délégation syndicale
nationale Sonas tente, en ce mois de juin, de défenestrer son
président. Les violons ne s'accordant pas entre les protagonistes, le
ministère de l'Emploi et Travail intervient et entend aplanir le
différend entre syndicalistes, dans l'intérêt de la Sonas.
    Tout compte fait, gérer une entreprise publique est une expérience
exaltante mais, souvent, traumatisante. Mais elle vaut le coût tant
que le gestionnaire, moralement blindé, se met résolument au service
du pays, de l'intérêt public. Telle semble la leçon que retient Carole
Agito Amela.               B.C.
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Rubrique : Nation
Les maraîchers kinois en séminaire de mise à niveau  à Masina
    Des  maraîchers kinois regroupés au sein de l'Union des Coopératives
Agricoles de Kinshasa "UCOOPAKIN " sont en séminaire de mise à niveau
depuis hier lundi 13 juin 2011 à l'ITI Masina.
Apprendre  des techniques culturales appropriées à même de permettre
de limiter le recours aux engrais chimiques,  leur expliquer la
nécessité d'utiliser à bon escient le calendrier agricole, de préparer
le sol… sont les objectifs assignés à ce séminaire.  Celui-ci  prend
fin le jeudi 16 juin 2011 et est parrainé par l'Oxfam/ Québec.  Une
fois  leurs capacités renforcées, les maraîchers   seront en mesure de
mieux lutter contre la pauvreté, a-t-on appris de  Robert Tshangu,  le
président du Conseil d'Administration de l'UCOOPAKIN.
Le noyau présent aux " cours " va à son tour transmettre  les
connaissances acquises aux autres paysans. Le jeudi 16 juin, "
enseignants " et " apprenants"  vont descendre  au site agricole  de
l'UCOOPAKIN à Kinkole pour confronter les notions théoriques aux
réalités  du terrain.
    Concentrés et appliqués, les  séminaristes étaient suspendus pendant
ces deux derniers jours aux lèvres des agronomes Jean- Louis Friti,
Jacques Nkunku, Prosper Bwalakuku, qui ont expliqué à tour de rôle les
concepts des cultures maraîchères, potagères..
les types  et l'importance des jardins sur les plans environnemental,
scientifique, nutritionnel, social….
    Espèces locales et exotiques cultivées dans la capitale, assolement (
répartition des surfaces cultivables entre plusieurs cultures),
rotation, la production de la fumure organique, le rôle de la matière
organique, le compostage ..   sont les autres chapitres débattus par
Friti et consorts.
    Chef de bureau, Vulgarisation et Encadrement  au Service National
d'Appui  au Développement  de l'Horticulture Urbaine et Péri Urbaine "
Senahup ", Friti a fait remarquer que certaines  maladies  sont dues à
l'usage exagéré des produits alimentaires importés.  Le  maraîchage  ,
a-t-il souligné, constitue  une branche  de production agricole pour
obtenir des légumes alimentaires. Les légumes fruits (piments,
aubergines, tomates…) rapportent plus que les légumes feuilles
(amarantes, épinards, oseilles…), a-t-il précisé.
Bwalakuku a fait remarquer à ses " élèves " que les sociétaires d'une
même association ne doivent pas cultiver les mêmes produits pendant
une période donnée.  Il a souligné qu'on peut associer les plantes à
enracinement profond et  superficiel. Il  leur a recommandé de faire
une planification annuelle de leurs cultures,  promettant de leur
procurer un calendrier agricole détaillé.
    L'agronome Nkunku a prié ses collègues paysans de viser haut. En lieu
et place de trois ou quatre plates-bandes, cultivez-en même des
dizaines.
Au moment où plusieurs entreprises ont mis la clé sous le paillasson,
l'agriculture reste l'un des métiers qui nourrit son homme ", a-t-il
indiqué.
     Les   matières  censées être discutées ce   mercredi  15 juin 2011
sont :  le  conseil pratique après l'enfouissement des engrais verts,
comment fabriquer le fumier naturel ou encore établir  une pépinière ,
la  préparation du sol, les caractéristiques d'une bonne semence,  ….
    Ayant assisté aux échanges animés entre les maraîchers et les
formateurs, la déléguée de l'Oxfam, Marjorie Chéran a dit que cela est
une bonne chose. La Coopérative Agricole Paysanne " CAP " a exhorté
les paysans  de Kinkole Bahumbu et ceux de Masina pour former
l'UCOOPAKIN en mars 2010.
Jean- Pierre Nkutu
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Rubrique : Nation
Fonction Publique : les Secrétaires généraux retraités victimes d'une
vaste escroquerie
    Le payement des allocations de fin carrière des Secrétaires généraux
retraités a débuté effectivement le mercredi 7 septembre 2010 à la
Clinique Kinoise sous la supervision du Ministère de la Fonction
Publique. Le montant mensuel qui leur est alloué est de 514.000 FC
pour une période de 20 mois à compter du mois de juillet 2010.
    Dès le début, cette opération avait fait l'objet des contestations à
cause des prélèvements d'offices effectués par le Comité de suivi des
Secrétaires généraux et la Commission ad hoc de la Fonction Publique
sans raison valable. A cela sont ajoutée la retenue à la source de
4.000 FC comme  participation aux frais de fonctionnement du Comité de
suivi. Ce qui totalise un montant de 50$ par personne.
    Comme si cela ne suffisait pas, les Secrétaires généraux à la
retraite constatent à chaque fois la soustraction frauduleuse des
billets de 500 FC dans chaque liasse de 100 billets ayant l'étiquette
d'une Banque de la place, notamment  Rawbank pour ne pas la citer.
Ainsi, pour la paie du mois de mars 2011, l'on avait soustrait 12.000
FC dans une liasse de 50.000 FC et différents montants dans d'autres
liasses. Ce qui représente un énorme manque à gagner pour un retraité.
    Ce vol, puisque de cela qu'il s'agit, n'a jamais été dénoncé ni par
le Comité de suivi des Secrétaire généraux ni par la Commission ad hoc
de la Fonction Publique chargée de l'encadrement de la paie. Il
faudrait, pour ce faire, que la Banque incriminée et les comptables
puissent justifier la disparition des billets de banque à l'occasion
de la paie des Secrétaire généraux, dont les allocations de fin
carrière constituent l'unique moyen de subsistance.
    A cet effet, une mission de contrôle devrait être mise en place sans
plus tarder en vue d'établir les responsabilités de tout un chacun
impliqué dans ce dossier et punir les coupables pour mettre
définitivement fin à la magouille qui règne au Ministère de la
Fonction Publique.
Fait à Kinshasa, le 12/06/2011
(Par A. Mondenga)
Correspondance particulière)
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Rubrique : Justice
TGI/Gombe : Maj Kisimba contre-attaque face à Yvette Longonjo
    Les avocats du ministre des Affaires foncières, Maj Kisimba Ngoy
Lutete, ont interjeté appel au Tribunal de grande instance de la
Gombe, dans un procès qui oppose leur client à Yvette Longonjo, sous
RPA 18.467. Cet acte d'appel introduit dans la juridiction précitée
est relatif au verdict rendu en sa défaveur par le Tribunal de Paix de
la Gombe. L'affaire a été examinée hier mardi 14 juin 2011 dans la
chambre I, par le président Sibu René, et ses collègues  juges Samwa
et Mwazi, assisté de la greffière Ngolela.
    En effet, cette affaire n'a pas été débattue au plan du fond. Le
débat s'est arrêté à la forme, suite aux moyens soulevés par les
avocats du plaignant, Maj Kisimba Ngoy Lupete, liés à l'incompétence
juridictionnelle  et à l'obscurité du libellé. En ce qui concerne
l'incompétence du Tribunal, ses avocats ont expliqué que leur client
était attrait au premier degré par la prévenue Yvette Longonjo, en
tant que conseiller politique du ministre des Affaires foncières en
2008. Mais lors de sa comparution devant le Tribunal, il venait d'être
nommé Conseiller du ministre des Loisirs, Jeunesse et Sports. C'est
ainsi que ses avocats avaient demandé à ce Tribunal de se dessaisir du
dossier car les dispositions légales de l'arrêté du ministre du Bugdet
considèrent un conseiller comme un directeur de l'Administration
Publique jouissant du privilège de juridiction. Selon eux, leur
client, après être renommé conseiller du ministre des Loisirs,
Jeunesse et Sports, ne pouvait plus être jugé au Tribunal de paix,
mais plutôt à la Cour d'appel. Mais en ce qui concerne le 1e juge, il
s'est déclaré compétent et a rejeté tous leurs moyens de défense. Les
mêmes avocats ont estimé que, l'article 57du Code de procédure pénale,
alinéa 2 a été violé parce que cet article dispose qu'un exploit doit
contenir la nature, le lieu et la date de la commission. Mais dans le
cas sous examen, l'adresse du déroulement des faits n'a pas été
précisée. Ils ont renchéri que, l'exploit de la partie prévenue au
niveau d'appel n'ayant pas été régulier, le Tribunal devait l'annuler
afin de reprendre la procédure à zéro.
    Pour sa part, l'avocat de Yvette Longonjo, a indiqué qu'il n'y a ni
incompétence juridictionnelle ni obscurité de libellé dans la mesure
où le plaignant Maj Kisimba n'a jamais prouvé sa qualité de conseiller
du ministre de Loisirs, Jeunesse et Sport. Il a ajouté que l'exploit
introduit au Tribunal est belle et bien clair et a répondu à l'article
57 du Code de procédure pénale livre 2.
    Pour conclure, il a expliqué que ce dossier porte sur un immeuble sis
à  Gombe. Sa cliente aurait remis le 6 janvier 2006 la somme de 6000
dollars à Maj Kisimba pour l'achat dudit immeuble et peu après aurait
soldé les comptes avec 30.000 dollars. Il était convenu qu'elle
l'occupe dans un délai bien déterminé. Or, cette promesse n'a pas été
respectée.
    Le Tribunal a pris l'affaire en délibéré pour se prononcer sur la forme.
Muriel Kadima
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Rubrique : Justice
Tripaix/Gombe : une jeep divise trois dames
    La juge Desse, assistée du greffier Nkoy, a remis au 27juin,
l'affaire opposant Pires Paiva Ntumba Marie et Mamie Paiva à Kalala
Ngalula Josiane, pour faire comparaitre les citantes. Cette audience
publique est passée le lundi 13juin 2011, dans la chambre v, sous RP
21. 985 et tourne autour de faux en écriture, usage de faux et vol.
Selon la version des avocats qui ont représenté les citantes Pires
Paiva Ntumba Marie et Paiva Mamie, la prévenue est poursuivie pour
avoir volé les clefs d'un véhicule immatriculé CG09129AB/01, de marque
ML, en l'absence de son amie Paiva Mamie qui séjournait en Europe. Ces
avocats expliquent que l'une de leurs clientes aurait sollicité un
prêt de 10.000dollars auprès de la prévenue Josiane Kalala Ngalula
pour faire dédouaner son véhicule à Boma. D'après l'acte de
reconnaissance de dette, il était question que cet argent soit
remboursé après le dédouanement et la vente de l'engin. Mais il s'est
fait que la propriétaire n'a pu supporter les conditions de vie au
pays. Elle est rentrée en Europe. Elle avait laissé son véhicule à la
disposition de sa sœur Marie Paiva Ntumba qui devait chercher un
preneur afin de payer la facture de la prévenue Josiane Kalala
Ngalula. Mais curieusement, celle-ci va s'arranger pour soustraire
frauduleusement le véhicule et l'amener au Tribunal de Paix sous
prétexte que le bien lui a été remis en contrepartie de sa créance.
Elle va surcharger l'acte de reconnaissance de dette et modifier le
montant jusqu'à la valeur de la jeep querellée. Ces avocats ont
demandé au Tribunal de la condamner aux peines de servitude pénale,
plus les dommages et intérêts qui seront mentionnés dans leurs notes
de plaidoiries.
    En réplique, la partie citée assistée de ses conseils, a indiqué que
la prévenue Paiva Mamie est sa bailleresse depuis 4 ans. Elle l'a
connue grâce à sa sœur Paiva Pires Ntumba Marie, qui travaillait avec
elle. Mais à un certain moment, ladite bailleresse avait sollicité
auprès d'elle un prêt de 10.000 dollars. C'était au mois de septembre
2009. Quelques temps après, elle avait pris encore 2000 dollars pour
dédouaner sa jeep. Et à son retour, elle avait promis de tout
rembourser. Mais malheureusement, elle n'avait pas respecté ses
engagements. Après avoir dédouané le véhicule, il y avait eu un
preneur. Mais celui-ci ne voulait pas payer cette dette.
C'est ainsi que Mamie et son frère avaient retiré la jeep mais elle ne
fonctionnait plus bien. Après réparation, les clients venaient et
repartaient. Ils n'étaient pas d'accord de l'acheter à 18000 dollars.
Ils proposaient 16000, soit 14000dollars. La citée a indiqué que Mamie
Paiva, avant son retour en Europe, lui avait remis toutes les clefs de
la jeep afin qu'elle trouve un preneur et non à sa sœur seule comme
l'ont indiqué les avocats des citantes " Elles voulaient que moi je
perde et elles gagnent " Elles ne reconnaissent plus la somme de 12000
dollars tout simplement parce que j'avais la bonne foi de donner
s'est-elle plainte.

Muriel Kadima