Tr ès bonne analyse qui vient aussi répondre à ma préoccupation.
Jean Marie BADIONONA TSHONDOCAFOD Great Lakes Livelihoods
and Early Recovery Programme officer+243 970 001 908 (Office)
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Wetu Jacques,
La question que vous soulevez est très vaste et d'une importance capitale. Personnellement, j'ai l'avantage d'être né dans ce terroir, d'avoir grandi et étudié au Kasayi et d'avoir travaillé dans d'autres provinces, suite à une permutation proposée par mon employeur. Cette situation me permet d'avoir une vue d'ensemble sur le problème.
1) L'émigration est un problème individuel et non du groupe ethnique.
La plupart des individus qui émigrent le font individuellement à la recherche des possibilités d'épanouissement. C'est un droit de chaque citoyen. Cependant, la configuration géographique et les données historiques ont favorisé ces mouvements. Dans le premier temps, les Kasaiens ont été amené ou recrutés de force vers le début du 20 ème siècle pour servir de main d’œuvre dans les mines et aussi lors de la construction du chemin de fer Dilolo-Port Francqui. Pendant la même période, plusieurs portions du territoire kasaien ont été déclarés "zone A", donc pas vivable et tout investissement n'y a pas été promu afin d'éviter de créer des agglomérations autour des ces sites miniers. Conséquence, les kasaiens ont du aller trouver mieux ailleurs. Cela a aussi des effets positifs en permettant à toute cette diaspora de pousser à l'instruction leur progéniture.
2) Émigrer est une réaction primaire de l'homme
Depuis des siècles, l'homme réagit de deux manières lorsqu'il se trouve face à une crise (famine, guerre, disette, épidémie, etc). Il tente de résister ou à défaut il quitte les lieux vers d'autres contrées plus accueillants. Les Kasaiens ne seront pas les premiers ni les derniers à émigrer. Les grecs, les romains après connu des civilisations célèbres, se décident de quitter leurs terres pour aller chercher mieux ailleurs après l’effondrement de tout ce qu'ils avaient vaillamment mis au point. Les irlandais, les espagnols, les portugais, les hollandais ont fait de même.
3) "La civilisation des crabes" favorise l'émigration.
J'espère ne pouvoir choquer personne avec cette expression. Elle traduit simplement le mode de vie en application dans notre milieu sociétal où le groupe s'accroche à tout individu qui prospère, le suce, le ponctionne jusqu'à la chute fatale au nom de la solidarité familiale. Conséquence, tous ceux ont quelques bonnes idées ne peuvent émerger. Aucun commerçant du Kasayi n'a pu émerger dans ce milieu. Cette expérience peut être extrapolée à tout le Congo, sauf peut être chez les Nande au Nord-Kivu. Tous sont tombés. Je peux citer, Mukandila Monji Mule, Kansebu, Tatu Nkolongo, Bimansha, Ngeleka, Kadima Tshiunza, Mukendi Fontshi, Katompa Lubilanji, etc... En dehors de quelques Nande et Kongo, je ne pense pas qu'il existe des commerçants congolais disposant d'un capital de 50 millions de dollars. Aucun à ma connaissance. Pour être plus explicite, prenez des crabes, placez-les dans un bassin, quelques uns vont tenter de gravir les bords pour s'échapper, les autres s'accrochent à toutes celles qui essaient de monter et elles retombent toutes ensemble. Enfin de compte, elles meurent TOUTES.
J'espère avoir répondu à votre préoccupation, peut-être avec des mots trop bruts. Je vous prie de ne pas m'en tenir rigueur. C'est juste une reflexion.
Bon weekend.
Bruno KASONGA
Cher Medese,
Je voudrais qu'on réfléchisse ensemble sur cette histoire de Kyungu qui devient une psychose pour nous à force de l'entendre ou de la lire. Kyungu est leader d'une association de criminels des droits humains, nous convenons. Il devra être condamné un jour ou l'autre, il y a des instruments juridiques qui doivent s'en occuper; notre compétence en nous est limitée en cette matière. La question que je voudrais soulever et qui va peut-être choqué certains est la suivante. Je suis de ceux qui sont choqués de cette émigration massive et sans arrêt du kasaïen vers d'autres cieux. Au risque de considérer dans certaines circonstances et à certains points de vue ces menaces de Kyungu comme un élément régulateur d'une prise de conscience kasaïenne vis-à-vis de cet abandon massif de notre terroir au profit du Katanga et bien d'autres provinces du Congo. A quand ce Kasaï ou Mr Kapende appelé Tshombe pour son commerce de tshomba qu'il allait selon l'histoire chercher chez nous pour revendre au Katanga ? Pensez vous que Kyungu pourrait nous menacer si le Kasaï exportait vers le Katanga l'huile de palme, les arachides, le manioc et bien d'autres produits ? Ou encore si l'économie du Katanga dépendait en partie des importations faites par le Kasaï ?
Non, Kyungu mmutumuana tuhumba bualu tudi banyema kuetu...Un exemple authentique: j'ai un cas dans ma famille où un jeune économiste avait voulu monter dans le cadre des petites et moyennes entreprises une petite activité à Mbujimayi. Ses parents s'opposeront en le convainquant que le Kasaï est le règne de la sorcellerie, il risque de se faire bouffer. Le jeune homme a eu peur; il a orienté son projet vers le Katanga où il a trouvé son bonheur. Un autre exemple, et je termine par là. Regardez comment les universités de chez nous peinent à avoir des professeurs permanents. Cependant, nombreux sont des Kasaïens qui se bousculent pour se faire nommer dans les universités au Katanga. Ne dit-on pas qu'à chaque chose malheur est bon ? En prenant l'exemple de notre Pie Tshibanda devenu une personnalité de grande envergure internationale. N'est ce pas que Tshibanda est une des victimes de la politique de chasse à l'homme au Katanga ? Aujourd'hui, Pie est un homme qui ne passe pas inaperçu !!! Ce que Tshibanda a fait à l'extérieur, certains Kasaïens pouvaient le faire à l'intérieur. Sans oublier qu'il est, avec le peu qu'il a par ses efforts, investi dans le domaine de l'éducation au Kasaï. Notre journal Mansanga reviendra largement sur ce brave kasaïen qui fait notre fierté ! Il est à mon sens utile de penser dès maintenant à des stratégies de comment transformer ces menaces de chasse à l'homme à un incitant pour l'entreprenariat qui permettra au Kasaï d'espérer comme les autres provinces un développement durable; entendu par là, une fixation durable de cet homme kasaïen sur son terroir du reste fertile à plusieurs points de vue.
Tuasakidila Medese
Wenu Kabongo kantu ku bianza
De : jacques kabongo <MUBALAMATA@YAHOO.FR>
À : lekasai@yahoogroupes.fr
Envoyé le : Vendredi 1 Juillet 2011 10h06
Objet : [le kasai] Affaire KYUNGU...
De : BRUNO KASONGA <bkasonga@yahoo.fr>
À : "lekasai@yahoogroupes.fr" <lekasai@yahoogroupes.fr>
Envoyé le : Ven 1 juillet 2011, 12h 04min 04s
Objet : Re : [le kasai] Affaire KYUNGU...
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