Par Le Potentiel
Les choses semblent avoir pris une nouvelle tournure dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler « affaire Kyungu ». La Fédération internationale des droits de l’homme vient, en effet, de se saisir du cas Kyungu.
L’étau se resserre sur le président de l’Assemblée provinciale du Katanga après qu’il ait tenu au mois de mai 2011 des propos d’une violence inouïe contre les non originaires du Katanga pendant sa campagne de sensibilisation pour l’enrôlement dans la perspective des élections générales dont la présidentielle et les législatives sont prévues en novembre prochain.
L’ancien gouverneur du Katanga a promis d’en faire voir de toutes les couleurs aux non ressortissants habitant le Katanga si, selon lui, le chef de l’Etat ne remporte pas l’élection présidentielle.
La FIDH dénonce
Après une réprobation ferme des partis d’opposition du Katanga, c’est le tour des organisations de défense des droits humains de monter au créneau. Lors de la réunion de son Bureau international tenue à Paris du 24 au 26 juin dernier, la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh) et ses organisations membres, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), la Ligue des Electeurs (LE) et le Groupe Lotus (GL) sont revenues sur le discours « xénophobe et d’incitation à la haine » véhiculé par le président de l’Assemblée provinciale du Katanga.
La Fédération cite le passage dans lequel Kyungu s’en prend aux Kasaïens. Dans ses propos tenus à Kolwezi le 25 mai, il laissait entendre ceci : « Vous tous qui êtes venus d’ailleurs, vous êtes les bienvenus au Katanga si vous votez pour Kabila. Dans le cas contraire, vous rentrerez chez vous comme vous êtes venus…On ne vous laissera pas tranquille. […]».
FIDH dénonce les médias qui ont relayé ces propos et les met en garde contre la propagation de toute campagne haineuse. Les défenseurs des droits de l’homme rappellent, à cette occasion, le douloureux événement survenu au Katanga en 1992 et 1993 où le même Kyungu a orchestré une campagne virulente contre les Kasaïens contraints de partir dans leur localité d’origine.
Cette campagne, rappelle-t-on, s’est soldée par des milliers de morts. L’acte est demeuré impuni !
On peut lire dans le document ayant sanctionné la réunion des défenseurs des droits de l’homme qui s’est tenu à Paris, du 24 au 26 juin 2011, que « ces graves violations des droits de l’Homme font partie de celles répertoriées par le rapport Mapping des Nations unies publié le 1er octobre 2010 et qui a recommandé au gouvernement congolais de mettre en place une juridiction appropriée devant poursuivre les auteurs des crimes commis entre 1990 et 2003 ».
Un silence inquiétant
Il se fait que le gouvernement de Kinshasa ne s’est pas conformé à cette disposition ; les défenseurs des droits de l’homme lui demandant de « réprimer par la voie de la justice ce genre d’agissement ».
La Fédération suit de près cette situation et envisage « d’en informer le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale ».
Entre-temps, on observe un silence surprenant au niveau du gouvernement où l’on laisse faire M. Gabriel Kyungu, président de l’Assemblée provinciale du Katanga, en ce qu’il déroule des propos incitant à la haine et à l’intolérance alors que le pays ne demande pas mieux que de continuer à vivre dans la paix, la quiétude et la concorde, plus particulièrement en ce moment où il est engagé dans un processus électoral qui devra être apaisé.
Dans tous les cas, de tels agissements de la part du président de l’UNAFEC dont le parti est membre de la Majorité présidentielle, ne sont pas de bonne guerre, bien au contraire. Cela est d’autant plus vrai qu’ils sont de nature à nuire à l’honneur du chef de l’Etat dont l’ambition, bien que non encore déclarée, est de rempiler…pour un second mandat.
Pas de place donc à des discours xénophobes et d’incitation à la haine, aussi bien au Katanga qu’ailleurs à travers le pays.
N.L.
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