: Meredith Terretta <mterrett@uottawa.ca>; Albert Teuwen <ateuwen@rogers.com>; Henri Touaboy <htouabi2000@yahoo.fr>; Anastas Tshilenge <tshi56@yahoo.ca>; Jimmy Tshilenge <tshilenge@yahoo.fr>; Dady Tshilenge Ngalima <ngalimat@hotmail.com>... more | ||
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Chers amis membres du Cerclecad,
Pour des raisons éthiques dans la restitution des données de la recherche, j'avoue franchement que je suis quelque peu decu du compte rendu unilatéral et déséquilibré de notre Table ronde sur la Côte d'Ivoire. Et comme Benoît souhaite que le débat se poursuive sur le net, je m,engage à ouvrir le débat en vue de reconnaître franchement que le débat que nous avons eu fut de qualité. Il serait dommage de ne pas en faire un bon compte rendu â nos membres qui souhaitaient avoir nos interventions. J'aimerai bien que tous les intervenants donnent en entiéreté leur texte comme Benoît vient de le faire sinon il devient difficile de dissocier la conclusion de notre Table ronde et celle de certains intervenants. Le Cerclecad est un espace critique et éthique d'un débat respectueux de la transversalité des tendances diverses. C'est en cela que la Table Ronde pourrait nous enrichir. Voilà pourquoi je vous propose largement mon intervention pour soutenir que notre table ronde fut brillante et pertinente, il serait pauvre d'instrumentaliser et d'idéologiser quelque peu son compte rendu. Ce serait injuste pour des interventions de qualité que nous avons eu dans ce débat de ne pas en faire mention...Je demande aussi à Pierre Adjété de mettre sur le net son texte. Nos trois interventions mériteraient qu'on leur accorde une place équitable dans la restitution des données et de choix sur le site du Cerclecad.
LA COTE D’IVOIRE ENTRE MONDIALISATION NEO LIBERALE ET REPLIS IDENTITAIRES
La mondialisation présente ses atouts mais aussi ses désavantages, elle a ses faces visibles qui riment avec la croissance de l’économie grâce au miracle d’un marché mondial et d’un entreprenariat libre mais aussi elle a ses faces cachées. Néanmoins, la mondialisation en Côte d’Ivoire, en République Démocratique du Congo, au Libéria, au Congo Brazzaville, au Rwanda… semble avoir manifesté ce qu’elle traîne de nuisible dans la vie et l’existence des sociétés contemporaines. A cause de la convoitise et de pillage des richesses, la Côte d’Ivoire est devenue le théâtre de la violence post électorale. On parle de plus en plus de millier des morts en Côte d'Ivoire. Cette guerre me rappelle celle pétrolière de Brazzaville avant que D. Sassou ne reprenne le pouvoir, 10.000 morts à Brazzaville et pourtant à Pointe Noire, les installations pétrolières étaient protégées et intactes. Si l’Afrique a du mal à maîtriser les rouages de l’économie mondiale et que son intégration dans le global se veut servile que créatrice, la quête effrénée de l’identité ethnique, tribale et clanique ne permet pas à l’Afrique de s’autodéterminer. Si la mondialisation néo libérale est violente et meurtrière, les identités sont tout aussi meurtrières et violentes. Nous avons des exemples concrets de génocide rwandais, congolais et dans d’autres pays. En fait, la Côte d’Ivoire est victime à la fois des conséquences néfastes d’une mondialisation néo libérale du Capital multinational mal intégré et d’une quête effrénée irrationnelle de l’identité. Une Nouvelle Côte d’Ivoire est-elle possible ? Mon hypothèse heuristique, je ne l’appréhende que dans le prisme d’une réflexion dialectique et herméneutique. Une Nouvelle Côte d’Ivoire n’est pas possible si les Ivoiriens poursuivent la logique de la violence et de la haine, elle passe par une réappropriation de l’éthique narrative. Je propose aux Ivoiriens la narrativité comme thérapie au mal qui ronge leur pays. La reconstruction de la Côte d’Ivoire ne se fera pas non plus sans la mémoire c’est-à-dire une commémoration collective permettant aux Ivoiriens de construire une identité républicaine et citoyenne grâce à la justice. Néanmoins, au-delà des controversés politiques cristallisées entre le camp L. Bagbo et le camp Ouattara, au-delà de toute aspiration idéologique de recolonisation de l’Afrique par la FrancAfrique et d’une auto détermination biaisée fondée sur l’ivoirité, une Nouvelle Côte d’Ivoire est encore possible fondée sur la mystique d’une vraie éthique de réconciliation entre Ivoiriens leur permettant de reconstruire leur pays.
1. L. BAGBO et OUATARRA, PERSONNALITES CONTROVERSÉES
Nous venons de voir les images d’un montage idéologique pro Bagbo (5 raisons pour ne pas soutenir Ouattara, histoire d’un coup d’Etat et d’un génocide). D’autres journalistes demain, n’hésiteront pas à mettre en place des raisons pour ne pas soutenir L. Bagbo. S’il faudrait réfléchir sur la Côte d’Ivoire, j’écrirai 5 raisons pour aimer les Ivoiriens et investir en Côte d’Ivoire. Ouattara et Bagbo sont deux figures de prou dans l’histoire et la politique ivoirienne mais les deux, du fait qu’ils ont soutenu et semé la violence politique en Côte d’Ivoire, ils ne représentent plus cette Afrique, la dignité de l’Afrique. Ouattara reste et demeurera le candidat et le président du Capital minier international, il aura du mal à convaincre certains milieux ivoiriens au Sud comme au Nord à cause de sa complicité avec certains bastions du capitalisme néo libéral qui ne travaillent pas nécessairement pour les intérêts de la Côte d’Ivoire. Son parcours professionnel le confirme, après son doctorat d’Etat en économie aux Etats-Unis, Ouattara occupera de hautes fonctions dans les grandes institutions du Capital multinational, fondement du néo libéralisme occidental. Il a été jusqu’à une certaine époque directeur adjoint du FMI avec Michel Camdessus. Au cours d’une réunion au Burkina Faso, le 9 juin 1998, M. Camdessus directeur du FMI et A. Ouattara, directeur adjoint, ont entretenu les Chefs d’État africains, réunis pour le sommet de l’OUA sur le rapport entre FMI et globalisation. Au cours de cette rencontre, Ouattara a montré avec beaucoup plus d’éloge la pertinence du FMI dans la renaissance de l’Afrique. Pour Ouattara, à l’époque, la renaissance de l’Afrique passe par un processus de privatisations accélérées dans le but d’élargir le domaine de l’investissement privé. Donc, il était, il est encore au service du néo libéralisme occidental dont la logique est de laisser les grands requins avaler les petits poissons, les grands investisseurs privés américains, allemands, français ont le droit de bouffer avec l’aide de la mondialisation du Capital du FMI, les meilleures entreprises africaines. S’il poursuit la même politique, il travaillera sans nul doute pour le capitalisme néo libéral[1]. Sa politique servira-t-elle les intérêts des Ivoiriens ? Tandis que L. Bagbo reste le candidat et le président de ces ivoiriens en quête d’un nationalisme identitaire parce que la Côte d’Ivoire depuis plusieurs années est sous la domination française. Et certains Ivoiriens veulent en sortir en soutenant L. Bagbo, grand universitaire, historien formé en France. La démarche se veut louable mais quand le fils ne veut plus sentir l’odeur du Père, quand le fils veut tuer le père, il doit y aller avec beaucoup plus de prudence et de perspicacité. Je ne suis pas certain que les replis identitaires meurtriers serve le développement de la Côte d’Ivoire. Aussi longtemps que le père reste le père et qu’il a, à son pouvoir, tous les moyens économique, technologique et militaire pour anéantir le fils[2], il est difficile de s’engager dans une résistance meurtrière. D’ailleurs, certains médias non idéologiques et asservis par le pouvoir de deux camps, ont clairement montré l’ambiguïté de la politique de Bagbo. Le choix de Babgo au moment de la campagne électorale de monsieur Stéphane Fouks pour la communication, ses relations avec la gauche française, son choix d’une « maison qui dépend du groupe Bolloré est cohérent avec la concession de gré à gré du port d’Abidjan »[3] à ce même groupe. En collaborant avec la FrancAfrique, peut-on dire que Laurent Bagbo est-il réellement un résistant nationaliste, il travaille pour les intérêts des Ivoiriens ? Alors, entre le président du Capital multinational et le président restaurateur d’une identité vicieuse fleuretant avec certains évangélistes fondamentalistes, le choix revient aux Ivoiriens eux-mêmes de retrouver une autre voie de paix et de réconciliation pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
2. LA COTE D’IVOIRE ENTRE LA FRANCAFRIQUE ET L’IVOIRITÉ
La crise que la Côte d’Ivoire traverse depuis 5 mois ne vient pas directement de L. Bagbo et Ouattara, elle plonge ses racines dans l’histoire post coloniale, 50 ans maintenant après les indépendances. La Côte d’Ivoire n’a jamais réalisé une véritable rupture avec le système et l’administration politique coloniale. Au contraire, le père de l’indépendance, Félix Houphouët Boigny renforcera l’économie de la prédation initiée par les colons français. Depuis l’accession le 07 août 1960 de la Côte d’Ivoire à l’émancipation politique, la France n’a jamais quitté la Côte d’Ivoire. Au contraire les colonisateurs en lien avec une élite oligarchique bourgeoise mirent en place un système politique et économique mafieux pour servir les intérêts de la mère patrie la France. Malgré la bonne volonté de Houphouët Boigny, comme dans d’autres pays africains, la Côte d’Ivoire reste et restera pour longtemps une des Zones coloniales de la France d’Outre mer. La France n’a jamais accordé aux Ivoiriens l’indépendance. Comme les autres pays africains, la Côte d’Ivoire depuis 1960 jusqu’à la fin de la guerre froide, a connu un néo colonialisme pur et dur qui fut soutenu par le premier président Houphoët Boigny. Les Français vont poursuivre le pillage des richesses ivoiriennes en vue de soutenir leur économie. L’or, le pétrole, le cacao et le port d’Abidjan sont sous contrôle des hommes d’affaires français Vincent Bolloré et Bouygue[4]. L’équation se complique dans les années 90 avec la concurrence américaine enviant les produits africains et certaines puissances émergentes comme la Chine, le Brésil, l’Inde… Depuis les années 1990 les guerres vont se multiplier sur le continent africain et les guerres récentes sont aujourd’hui encouragées par la crise financière de 2008. L’Afrique devient, sur le plan géostratégique et géopolitique, de plus en plus intéressante à cause de ses richesses. Sous prétexte de la démocratie et de la protection des civils, les Occidentaux comme les Chinois se donnent la possibilité de poser les jalons de la nouvelle recolonisation de l’Afrique en vue de contrôler les sources naturelles de l’Afrique en relaçant leurs économies en crise. Pendant que les multinationales pillent les richesses, la Côte d’ivoire, elle-même, s’enfonce dans la déchéance et les contradictions identitaires à la base aussi des conflits et des violences politiques. La question de l’Ivoirité[5] intervient après la mort de Houphouët Boigny dans les années 1993 et créera un tournant politique dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Ce sont les hommes politiques et particulièrement Konan Bédié qui accentuera la rhétorique ivoiritaire qui était déjà une réalité au temps de Houphouët Boigny avec le ministère du travail et de l’ivoirisation pour dire que certains emplois doivent être impérativement réservés aux Ivoiriens. H. Kona Bédié usera de cette logique meurtrière en vue d’exclure ceux qui ne sont pas des vrais Ivoiriens mais des étrangers venant profiter de la Côte d’Ivoire entre autre Ouattara sera victime de ce concept politique forgé pour l’exclure de la présidence. En bref, entre la FrancAfrique et l’Ivoirité, il n’y a pas mieux en Côte d’Ivoire, cette dernière sera marginalisée et désenchantée parce que minée par l’impérialisme français néo libéral et les replis identitaires malsains des hommes politiques ivoiriens assoiffés du pouvoir.
3. LA NOUVELLE COTE D’IVOIRE EST-ELLE POSSIBLE ?
Une Nouvelle Côte d’Ivoire n’est possible que si les Ivoiriens s’inscrivent dans la dynamique d’une éthique reconstructive qui intègre trois axes importants, dialectiques et indispensables : la thérapie, la mémoire et l’éthique de réconciliation.
Une Nouvelle Côte d’Ivoire ne sera pas possible si les Ivoiriens poursuivent la logique politique des conflits et de violence. La violence engendre la violence. Qui tue par l’épée, périra par l’épée. Ils n’ont aucun intérêt de poursuivre la violence s’ils veulent léguer leur pays aux jeunes générations. Bagbo et Ouattara se sont servis de la richesse de la Côte d’Ivoire le Cacao pour acheter des armes, tuer dans la finalité d’accéder au pouvoir. Quand une certaine accalmie est revenue en Côte d’Ivoire, ce qui était priorisé au Gouvernement de Ouattara ce ne sont pas les Ivoiriens c’est d’abord l’ouverture du port pour continuer le business, les affaires. Néanmoins la première condition d’une herméneutique qui conduit à la réconciliation c’est la narrativité. Les Ivoiriens doivent accepter de jeter la hache de guerre pour se retrouver ensemble en vue d’écouter les récits de victimes, des bourreaux et des historiens. Une des raisons de succès de la Commission de vérité et réconciliation d’Afrique du Sud, que Ouattara vient de mettre en place, ce qu’elle a favorisé la reconnaissance d’une pluralité des récits avec les victimes, les bourreaux et les historiens. Dire les massacres, raconter la tragédie que les Ivoiriens viennent de subir en toute transparence et vérité des faits, dénoncer la criminalité étatique du camp Bagbo et du camp Ouattara, se veut une thérapie importante et essentielle précédant la guérison collective. L’éthique narrative serait la première étape de la reconstruction de la Côte d’Ivoire parce qu’elle redonne aux victimes leur dignité et contribue à la constitution des identités collectives.
Si la réconciliation consistera à dissimuler la vérité et à ne pas établir clairement des responsabilités, elle ne pourra pas reconstruire la Côte d’Ivoire. En Côte d’Ivoire « les blessures ne sont pas pansées; les morts ne sont pas tous retrouvés et enterrés; victimes et bourreaux cohabitent, souvent dans le ressentiment, la haine et la peur; peur d’être tué, peur d’être dénoncé. De l’avis général, la réconciliation n’aura pas lieu sans justice; sans qu’au moins les responsables des massacres soient arrêtés et jugés »[6]. Une certaine justice chargée de faire la lumière sur les sévices subis par les Ivoiriens doit se faire en vue de retrouver la confiance dans ce pays. La narration ne peut se comprendre sans la mémoire. La narration convoque la mémoire des événements vécus par les Ivoiriens, elle est un rapport de soi à soi, expression de son identité et de sa dignité dans l’ouverture à l’altérité. Si la mise en discours des crimes se veut la condition sine qua none pour que les survivants recouvrent humanité et dignité, la mémoire vient inscrire tous les Ivoiriens dans une histoire, dans une durée, dans un horizon, celui de reconstruire une identité citoyenne en rétablissant la paix, en restaurant l’Etat de droit, en renouvelant la confiance dans les institutions du pays. Si la narration aide les Ivoiriens à soigner leurs blessures, la mémoire vient redonner aux Ivoiriens dignité et identité collective, citoyenne et humaine. Si la mémoire n’est pas contestée, elle est de par sa nature libératrice parce qu’elle assume le passé, engage le présent sans hypothéquer l’avenir. « La narration s’impose ainsi comme un devoir afin qu’une mémoire critique devenue exemplaire retienne du passé ce qui est signifiant sur le plan identitaire et ce qui devrait constituer l’histoire d’un groupe, d’un peuple, d’une nation »[7].
Si la fonction thérapeutique de la narration soutient la mémoire d’un peuple soucieux de reconstruire son identité citoyenne dans la paix, l’Etat de droit et la confiance des institutions, elle se meut ainsi, en fonction éthique. Pour dire que la paix et la liberté en Côte d’Ivoire ne pourront advenir que sur les Cendres des controverses musclées, mettant fin à toute ambition politique et idéologique entrevoyant des nouvelles possibilités de recolonisation de l’Afrique et replis identitaires. La Côte d’Ivoire ne pourrait se reconstruire que sur la base d’une nouvelle mystique mettant au centre des préoccupations des Ivoiriens une éthique de la réconciliation et un patriotisme non identitaire mais ouvert à l’altérité et aux aléas de l’histoire.
« S’il peut y avoir réconciliation, ce n’est en effet que dans cette reconnaissance de l’autre, qui passe par le rétablissement de la confiance dans la parole d’autrui, et qui fait du monde social un monde intersubjectivement partagé. Ce que la confiance dans la parole d’autrui renforce, ce n’est pas seulement l’interdépendance, mais la similitude en humanité. L’échange de confiance spécifie le lien entre des êtres semblables »[8].
[1] NDIAYE B., L’Afrique entre l’indépendance et la soumission à l’impérialisme, Faut-il chercher la renaissance africaine à la ville ou à la campagne ? p. 12.
[2] MUDIMBE V., L’Odeur du Père. Essai sur des limites de la science et de la vie en Afrique noire, Paris : Présence africaine,1982, 203p.
Indispensable Afrique, n. 184, Décembre 2009-Janvier 2010.p. 36-41.
[6] RONDEAU D., Mémoire, Identité, altérité : contribution de la narration à une éthique de la réconciliation, Éthique publique, vol. 9, n. 2, 2007, p. 71.
Professeur Augustin Ramazani B.
(www.augustinramazani.org)
Université Saint Paul, Philosophie-éthique
Université d'Ottawa, Sciences sociales.
Directeur - Administrateur,
Fraternité Mondiale pour le Développement (FMD),
World Brotherhood for Development (WBD)
(www.fmd-wbd.org)
Cofondateur du Centre des Recherches
Pluridisciplinaires sur les Communautés
d'Afrique noire et des Diasporas (Cerclecad)
(www.cerclecad.org)
24, rue Booth, Gatineau (Qué), J8Y 3G8.
Tél. (819). 503. 1584.
(www.augustinramazani.org)
Université Saint Paul, Philosophie-éthique
Université d'Ottawa, Sciences sociales.
Directeur - Administrateur,
Fraternité Mondiale pour le Développement (FMD),
World Brotherhood for Development (WBD)
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Cofondateur du Centre des Recherches
Pluridisciplinaires sur les Communautés
d'Afrique noire et des Diasporas (Cerclecad)
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